La controverse n'en finit pas !
Star, productrice et superviseuse de son tout nouveau film Jamais plus, adaptation du best seller de l'Américaine Colleen Hoover, Blake Lively est plus que jamais au coeur de ce dernier projet ciné, à découvrir dès à présent en salles. C'est une fiction qui lui est très personnelle.
Seulement voilà, cette histoire d'une femme très vulnérable en prise avec l'attitude toxique de son nouveau mec fait scandale, et pas seulement à cause des conflits qui seraient venus ponctuer son processus de post-production (deux montages différents du film existeraient !). Non non, c'est la façon dont le film aborde son sujet - les violences conjugales - et dont son actrice le médiatise qui fait beaucoup réagir...
Et pourtant, Lively ne cesse de mettre le la sur ce fléau qui touche une femme sur quatre aux États-Unis. Récemment encore, l'actrice de Gossip Girl a partagé sur son compte Instagram un lien vers la page internet de la National Domestic Violence Hotline, une ligne d'écoute d'urgence destinée outre atlantique aux victimes de violences conjugales. Pas anodin quand on la sait suivie par 46 millions de fans. C'est d'autant plus positif quand on sait que le film est un carton : il a déjà récolté 200 millions de dollars de recettes dans le monde.
Mais alors ? Pourquoi se retrouve-t-elle en pleine polémique ?
C'est Blake Lively elle-même qui s'est permise de le rappeler sur ses réseaux sociaux : les violences conjugales touchent plus de 12 millions de personnes chaque année aux États-Unis. Raison de plus pour ne pas prendre le sujet à la légère.
Et justement, c'est là que Jamais plus dérange.
Alors que la critique américaine ne se prive pas d'étriller l'oeuvre en ce qu'elle a de plus problématique, une très complète analyse de la journaliste Léon Cattan pour le média féministe Sorociné synthétise à l'unisson l'étendue de cette catastrophe présumée.
"Adapté d'un livre accusé de glamouriser les violences conjugales, le film présente un petit ami richissime et séduisant, Ryle, qui présente toutes les qualités encensées dans la romance. Même après avoir frappé Lily au visage, l’avoir poussée dans un escalier et tabassé son ex-prétendant (on y viendra), Ryle ne perd pas complètement son charme. Il a un bon fond, nous dit-on....", épluche ce décryptage.
"Les seules conséquences que ce personnage affronte : un divorce, et une réprimande mollassonne de l’héroïne. Il est presque innocenté par la bonté de sa victime, sauvé par le pouvoir de l’amour et de la gentillesse. Une représentation qui va dans le sens des détracteurs des romances, accusées de glamouriser les rapports de domination hétérosexuels à l’écran. À ce chaos, on peut rajouter un triangle amoureux traité avec une grande maladresse, comme s’il fallait à tout prix appliquer les codes de la romcom envers et contre tout".
Et puis, il y a toute la promo autour.
Blake Lively en a décontenancé plus d'un(e) en appelant les spectatrices à venir voir, entre amies, Jamais plus, en se munissant... De belles tenues aux motifs floraux. Oui, car le personnage qu'elle incarne, Lily Bloom, est fleuriste. Une idée un brin "girly" et événementielle qui semble décalée au vu de tous les enjeux que l'oeuvre aborde. Drôle de façon de "le dire avec des fleurs"...
« Mettez votre plus bel imprimé floral et ramenez vos copines ! » s’est exclamée Blake Lively comme s’il s’agissait d’aller voir Barbie", observe encore la journaliste Leon Cattan. C'est précisément ce que la commentatrice politique Meghan McCain déplore, comme le relate Entertainment Weekly : "Si vous prenez la responsabilité de raconter l'histoire d'une femme victime de violences conjugales, vous représentez dès lors des millions de femmes et d'hommes. Et moi je ne veux pas porter des fleurs et aller voir entre copines un film qui aborde un tel sujet. C'est franchement étrange".
Fleurs que l'on retrouve par ailleurs en abondance sur l'affiche. Une image poétique qui semble suggérer la manière dont sont trop souvent perçues les victimes de violences conjugales : la réalité de leur quotidien est ignorée par leur entourage, recouverte d'une façade illusoire, passée sous silence. Mais entre le symbole employé dans la fiction et la volonté d'en faire un motif viral, il y a un gouffre...
En outre, relate enfin Sorociné, cet exemple n'est pas l'unique élément de discorde. Loin de là ! La journaliste Léon Cattan dénonce également la mise en avant lors de cette promotion lunaire de la propre marque de produits capillaires de Blake Lively et plus encore " la création de cocktails baptisés d’après les prénoms des personnages. Avec des jeux de mots. Oui, y compris pour Ryle, l’auteur de violences conjugales...".
Facepalm.
Des critiques qui là encore font réagir, nous informe le magazine de cinéma Première. La co-star du film, Brandon Sklenar, n'a pas hésité à défendre Lively, en déclarant : "Ce film a été fait pour éveiller les consciences"
"S'en prendre ainsi aux femmes qui se sont investies corps et âme dans ce film parce qu'elles croient fermement en son message va à l'encontre du but recherché. Il n'y a pas une seule personne impliquée qui n'avait pas conscience de la responsabilité d'un tel sujet"