Le rap est une affaire d’hommes. Du moins pour Booba. Dans une interview à l’hebdomadaire Voici parue la semaine dernière, il a expliqué les raisons de la sous-représentation des femmes dans son milieu de prédilection par les sujets abordés dans les textes de rap : les « guns », le « cul » et le « fric ». Mieux, selon le rappeur l’excès de sensiblerie des femmes et leur supposé caractère pleurnichard les rendraient inaptes à pratiquer cet art. « Qu’est-ce qu’elle va raconter la meuf ? Qu’elle s’est fait larguer par son mec ? On s’en fout », tranche-t-il. Interrogée sur sa tendance un brin répétitive à montrer dans ses clips une image toujours plus dégradante des femmes, réduites à l’état d’objet sexuel, il a affirmé faire « exactement comme une pub pour le yaourt : accessoiriser une fille. C’est agréable, sexy, ça fait vendre ». Et de préciser : « Tranquillise-toi, la nana est bien payée ». Ouf, on est rassurée !
Être la Mecque mondiale des nouvelles technologies ne protège pas du sexisme. Pour preuve, plusieurs start-up de la Silicon Valley doivent actuellement faire face à des accusations en ce sens. En effet, en octobre dernier, Jorge Cortell, PDG de la start-up Kanteron Systems, avait carrément jugé stupide qu’une femme ose porter des talons aiguilles dans le cadre professionnel. « Je suis à un événement qui est censé être réservé aux entrepreneurs, mais quelqu'un y porte des talons? #pasdecerveau », avait-t-il commenté sur Twitter, accompagnant son message d’une photo des escarpins de la demoiselle en question.
Event supposed to be for entrepreneurs, VCs, but these heels (I've seen several like this)... WTF? #brainsnotrequired pic.Twitter.com/Z1vBKxlLzo
— Jorge Cortell (@jorgecortell) October 22, 2013
Quelques semaines auparavant, comme le signale Le Figaro, c’est l'association « Hackers Hideout » qui était épinglée pour avoir jugé judicieux d’organisé une soirée subtilement intitulée « Hackers et Putes ». Enfin, au mois de septembre, les participants d’un concours de start-up organisé par le site TechCrunch avaient, eux, présenté une application visant à « mater et noter les plus belles paires de seins ». À quand une application pour noter les plus beaux pénis ?
Nos smartphones sont-ils en réalité conçus par les hommes pour eux-mêmes ? Rédactrice sur le blog medium.com et propriétaire d’un Nexus de Google, Zeynep Tufekci en est persuadée. Dans un récent post, elle regrette que la taille de son appareil ne lui permette pas de prendre des photos ou de filmer des événements sur le vif et d’une seule main, une action que, selon elle, tous les hommes sont capables de faire. À l’en croire, cette inégalité s’expliquerait par le fait que « tous les bons smartphones sont pensés pour des mains masculines ». Loin de remettre en cause la puissance et les performances de ces mini-tablettes, elle s’interroge toutefois sur leur ergonomie et avoue « maudire ces designers qui ont exclu les femmes des utilisateurs légitimes de téléphones censés être utilisés sur le vif » mais aussi une « situation qui fait que designers et utilisateurs masculins s’en contentent parfaitement, alors qu'[elle] en [est] incapable ». Et vous, parvenez-vous accéder à toutes les fonctionnalités de votre smartphone d’une seule main ?