Catherine Laborde entre dans le foyer des français par la " petite lucarne " depuis 1988. Femme fluette et forte à la fois, elle incarne la longévité, la proximité et la douceur de ceux dont on aime retrouver la présence rassurante chaque soir à l'heure du dîner.
Mais la soeur de Françoise est aussi un écrivain aujourd'hui reconnue. Elle est l'auteur de six ouvrages, dont Des soeurs, des mères, des enfants, coécrit avec Françoise (la fratrie compte un troisième membre, Geneviève) et La Douce Joie d'être trompée, rédigé avec son compagnon Thomas Stern devenu son époux en 2013. Aujourd'hui, Catherine Laborde sort un nouvel opus intitulé Les Chagrins ont la vie dure, publié chez Flammarion, rédigé seule à l'encre de son coeur.
En effet, l'auteur y parle beaucoup de la mort de sa maman, atteinte de la maladie d'Alzheimer, qu'elle a accompagnée avec tendresse, douleur parfois, mais joie immense aussi, dans ses derniers instants. Invitée du journaliste Jean-Baptiste Bergès sur la radio Vivre FM , Catherine Laborde s'y est confiée comme rarement sur ces moments d'intimité que beaucoup de ses téléspectateurs connaissent ou ont malheureusement connu dans leur quotidien.
"Je croyais qu'avant que ça finisse, elle aurait un tout petit peu de conscience vers moi, qu'elle me reconnaîtrait un quart de seconde et puis que ce serait fini ", explique-t-elle ainsi au micro, de sa voix douce et pleine d'émotion. " Eh bien non, la conscience ne revient pas. C'est pour ça que pour moi, faire le deuil de personnes qui ont eu la maladie d'Alzheimer me semble beaucoup plus douloureux (...) la mort de maman, à cause de sa maladie, a été une chose terrible. " Car pour beaucoup, raconte-t-elle, le décès de la personne malade est censément un " soulagement " pour la famille. Pas pour Catherine Laborde, que cette " fin " a anéanti. Tout comme cette maladie douloureuse, qu'elle a appris à apprivoiser.
Il y eut les moments durs, de colère : " Pourquoi elle progresse, la maladie ? Parce que les gens vivent plus vieux ? Mais ça n'est pas une raison suffisante. Je pense qu'il ne faut pas aller au-delà de ses forces. On ne peut pas prendre en charge totalement la maladie de quelqu'un. On ne peut pas s'y noyer. " Mais aussi ceux de joie paradoxale, pour sa mère malade, mais aussi pour elle, qui fut le témoin de ce bonheur revenu : " Ce que je veux dire aussi, c'est qu'il y a un moment dans la maladie d'Alzheimer qui est heureux pour le malade. ( ...) Il y a un moment où [ma mère] a dépassé la panique de perdre la mémoire, où elle s'est retrouvée sans mémoire mais heureuse de ce qu'il y avait là. (...) Il y a ces moments là aussi dans la maladie qui sont des moments bénis. "
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