Quand on vous dit égalité des sexes, féminisme, parité, et Etats-Unis, vous pensez certainement à San Francisco... Mais ce n'est pas le seul Etat justement à convoquer ces notions. Car dans le classement de ces enjeux de représentation figure un nom étonnant : le Michigan !
Oui oui. Le Michigan se classe carrément au troisième rang des États de la nation affichant la meilleure parité entre les genres dans les hautes fonctions électives, selon le classement de l'organisation pour la représentation inclusive RepresentWomen relayé sur cette page.
Et ce, avec un score quasi parfait estimé à 49,5 sur 100. Il figure dans ce domaine auprès du Wisconsin et du Maine. Ce n'est pas le meilleur des mondes, les chiffres sont perfectibles, mais ce n'est pas si mal pour une société ayant connue la présidence de Donald Trump.
Et c'est d'autant plus à souligner, précise la BBC, "dans un pays où les femmes ont encore du mal à accéder à de hautes fonctions", aussi bien sous l'égide démocrate que républicaine. Le média britannique considère carrément cet Etat "charnière" comme "une exception" ! Et un très bon signe pour une éventuelle victoire de Kamala Harris ? Possible...
Selon le rapport chiffré de RepresentWomen rapporté par Michigan Advance, qui se base sur la répartition des grands postes en fonction des genres (bureaux exécutifs d'État, législatures d'État, Sénat, rôles exécutifs au sein de la mairie, du comté), cela fait depuis les élections de 2018 que des femmes se sont retrouvées élues à la tête des trois bureaux exécutifs de l’État du Michigan. Des figures politiques comme la gouverneure Gretchen Whitmer y insistent sur l'autonomie et la visibilité de la gent féminine, inspiration pour les dirigeantes de demain.
Tant et si bien que le Michigan pourrait, selon certaines voix expertes, présager d'une avancée positive pour la nation toute entière.
Quitte à conférer à la première Vice présidente de l'histoire des Etats-Unis, et rivale démocrate de Donald Trump pour sa potentielle réélection, les plus hautes fonctions ?
La BBC veut bien relever le pari. "Si aucune femme n’a jamais été présidente dans le pays, cet État dirigé par des femmes pourrait offrir des indications sur la route vers la Maison Blanche pour la démocrate Kamala Harris", lit-on dans ces pages, remarquant cependant par témoignages interposés que "les femmes sont encore sous-estimées globalement". Cependant, force est de constater que six des 13 membres du Congrès du Michigan sont actuellement des femmes.
Ce n'est pas anodin dans un pays où les droits des femmes sont fragilisés au fil des années. Notamment l'accès à l'avortement, avancée historique mise à mal depuis la révocation historique de l'arrêt Roe vs Wade.
"Les femmes doivent encore se battre plus fort pour se faire élire", observe le média britannique, rapportant ainsi le témoignage d'une citoyenne du Michigan, et soutien de Kamala Harris, Robyn Kepplinger, déplorant : "Pour quiconque, il est difficile de faire quelque chose qui n'a jamais été fait auparavant !". Une femme dirigeante à la lire représenterait "un changement radical".
Trop radical pour les citoyens des Etats-Unis ? Peut être. Pour ceux du Michigan, cela reste à prouver.