Alors qu'elle organisait une semaine d'ateliers destinée à préparer les étudiants à leur future vie professionnelle, la Girton Grammar School de Victoria (Australie) a proposé des leçons pour apprendre aux jeunes filles à marcher en talons hauts. Ces cours n'ont pas manqué de provoquer l'indignation de deux participantes, qui ont posté une lettre au journal The Herald Sun. "D'un côté, on nous annonce que ce programme s'inscrira dans un tronc commun à celui proposé aux garçons. De l'autre, on nous apprend à porter des talons hauts parce que cela pourra nous servir plus tard. Ce genre de cours est dégradant et sexiste. Nous sommes en 2017, pas en 1950", ont commenté les adolescentes, qui n'ont pas souhaité dévoiler leur identité.
A la lecture de cette lettre, le directeur de la Girton Grammar School Matthew Maruff a réagi : "Nous accordons une grande importance à la parole de nos étudiants dès lors qu'il s'agit de sujets qui les concernent", a-t-il déclaré au Herald Sun. "Plusieurs élèves ont choisi de demander des conseils concernant le port de talons hauts après la session et l'école était heureuse de les soutenir dans ce choix", a-t-il ajouté, pour justifier le choix de ce programme. L'école a cependant indiqué avoir retiré le séminaire.
L'affaire n'est pas restée entre les murs de l'école très longtemps : des personnalités de la télé et de la radio se sont emparées du sujet pour tacler l'école en question. "Si je cherchais une école pour ma fille à Victoria, je n'envisagerais pas de l'envoyer là-bas. Je trouve très "intéressant" que ce soit un homme qui ait décidé que les filles de son école avaient besoin de cours sur le port de chaussures à talons", s'est indignée l'auteure Nikki Gemmell dans l'émission américaine Today Show. "Quand je porte des talons hauts, je me sens beaucoup moins forte que lorsque je porte des chaussures plates. Je pense que c'est un réel souci, car certaines filles ne veulent pas porter de talons hauts", a-t-elle ajouté.
Et effectivement, cela peut poser problème. On se souvient notamment de cette Britannique qui s'était faite licencier après avoir refusé de porter des talons hauts sur son lieu de travail. Contacté par Terrafemina, Maître Éric Rocheblave, avocat spécialiste du droit du travail, nous avait expliqué qu'en France, le choix de la tenue vestimentaire du salarié n'est pas une liberté fondamentale. Cela signifie donc que, par principe, le salarié a le droit de s'habiller comme bon lui semble sur son lieu de travail, mais que l'employeur peut tout de même y apporter certaines restrictions.