On chante depuis la nuit des temps, quelles que soient la culture, la religion, la tradition, l’époque. On chante notamment au moment des cérémonies nuptiales, car selon une vieille légende grecque, le Dieu Hymenaios, fils selon les uns de Dionysos et d’Aphrodite et selon les autres d’Apollon et d’une muse (Calliope, Urania, ou Terpsichore), serait tombé amoureux d’une jeune fille qui résidait sur les bords de l’Attique. Celle-ci refusa ses avances et s’en alla avec d’autres jeunes filles à une procession. Il se déguisa alors en fille et son incroyable et délicate beauté, renforcée par sa couronne de fleurs dans les cheveux, le fit passer pour l’une d’entre elles. Lorsqu’elles furent violemment attaquées par un groupe de pirates et emmenées au loin, il fut emporté avec elles et attendit la nuit pour mettre en place une stratégie et, avec leur aide, tuer les pirates dans leur sommeil. De retour à Athènes, il demanda la main de sa bien-aimée et le mariage fut si heureux, qu’une chanson fut composée en son honneur, qui porta son nom.
D’où aujourd’hui la racine commune de « l’hymne » et de « l’hymen ».
L’union des deux mots a donné naissance à moult règles d’églises, qui en ordonnant la vie sexuelle des époux, a conservé l’extase, le mysticisme, la sublimation au point qu’on ne parle guère aujourd’hui, dans le couple, d’union « sacrée » des corps, et que la béatitude elle-même se réserve aux dieux. Pourtant, il y a dans certains orgasmes une sorte de rencontre cosmique avec l’autre qui a, dans une certaine mesure, elle aussi un caractère sacré.
L’Hymen est aussi une notion philosophique d’une membrane qui se déchire toute seule et, très poétiquement, se plie perpétuellement, s’oppose au rationnel et à l’obscurité pour devenir un « espace de dissémination ». Ce qui ressemble assez bien à la vision que peuvent avoir certains hommes de l’hymen de la femme, de ce qu’il cache et de ce qu’il produit.
Osons plutôt un rapprochement pratique de ces deux mots « d’hymne » et de « hymen ».
Lorsqu’on chante en respirant avec son bas-ventre, une zone que les Japonais appellent « kikai tanden », (située à trois ou quatre doigts au-dessous du nombril, et qu’ils considèrent comme point de l’énergie vitale), on relie la tête au corps et la pensée aux émotions. Le son n'est pas une circulation de l’air, mais des ondes produites grâce au trajet de l'air dans le corps jusqu'à sa mise en vibration. En restant sur une respiration thoracique, on reste au niveau mental et le flux des émotions peine à s’épanouir, tandis que le chant abdominal libère toutes tensions physiques ou émotionnelles authentiques. Tout en libérant, le chant muscle la sangle abdominale, et si la respiration est profonde, il tonifie également le plancher pelvien, lequel soutient entre autres la zone uro-génitale, le périnée, le muscle pubococcygien. Fortifier le plancher pelvien revient à augmenter le plaisir sexuel.
On peut donc dire que d'une certaine façon, chanter (à condition que cela soit du bas-ventre) est une des plus jolies façons d’améliorer son plaisir sexuel, en toute impunité, à tout moment de la journée, en toute heure et en tout lieu.
En somme, les liens sémantiques ont des vertus qui cachent quelques vices et permettent bien des plaisirs.
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