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L'orgasme, seule clé du bien-être ?
Publié le 24 janvier 2012 à 10:21
Par Sophie Bramly
L'orgasme aurait mille vertus. C'est ce que tendent à montrer bon nombre d'ouvrages et études scientifiques, et qu’une vie sans jouissance ne serait que tristesse et souffrances. Le point de vue de notre experte Sophie Bramly.
L'orgasme, seule clé du bien-être ? L'orgasme, seule clé du bien-être ?
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Au risque d’en agacer certaines, je me permets de faire ici le lien entre un article récemment paru dans le Monde et la publication d’un livre aux Etats-Unis sur l’orgasme, énième du genre, mais également remarquablement bien fait : « The Ultimate Guide to Orgasm for Women », de Mikaya Heart.

Dans le premier, un journaliste s'offusque (et certainement à juste titre) de ce que le Breast Journal (Le journal du Sein, revue scientifique) ait publié un peu hâtivement un article d’un médecin néerlandais, Jerry Stuger, qui trouve comme cause principale des cancers du sein la frustration sexuelle.
Selon Pierre Barthélémy, auteur de l’article du Monde, l’étude décrit : « selon un schéma simpliste, les mécanismes socioculturels menant, selon lui, les femmes à la frustration sexuelle, laquelle dérègle leur production hormonale, ce qui provoque, en fin de course, le cancer du sein (mais curieusement pas celui du col de l'utérus ou de l'ovaire). En fait, ce sont les conventions sociales, plus que les facteurs biologiques, qui, toujours d'après M. Stuger, déclenchent la maladie ». Il cite l’auteur : « Dans la plupart des sociétés occidentales, l'indépendance économique des femmes ne s'est pas améliorée au point que leur choix d'un partenaire stable puisse entièrement se faire en fonction de son attraction sexuelle. Si le partenaire sélectionné n'exerce pas ou que très peu d'attraction sexuelle sur l'autre membre du couple, il est probable qu'une frustration sexuelle finira par s'ensuivre, ce qui causera à terme le cancer du sein chez certaines femmes. »

Dans le second, l’auteure cite un grand nombre de chercheuses américaines qui seraient toutes arrivées à la même conclusion : l’orgasme a un effet analgésique sur la douleur. Certaines comme Gina Ogden, racontent des expériences ou des femmes n’enregistrent aucune douleur à des stimulations, là où quelques minutes auparavant la douleur semblait insupportable. Alan et Donna Brauer racontent leurs études de cas autour de groupes de femmes arthritiques, qui seraient soulagées de leurs douleurs récurrentes durant les 30 minutes qui suivent l’orgasme. D’après ces derniers, plus l’orgasme est long, plus il permet de venir à bout de maux de tête, nuque, dos, de douleurs menstruelles, intestinales, d’asthme et bronchite, de dépressions, fatigues, anxiété, insomnies, … On rejoint sans doute en partie les techniques de peau à peau, pour sauver les bébés prématurés lorsqu’il n’y a pas de couveuse et pallier à leurs carences affectives.

Pour Cécile Cortet-Pham, masseuse-kinésithérapeute, « La naissance est une mort à un état pour pouvoir renaître à un autre état ». Peut-on faire le lien entre cette « mort » de la vie aquatique, annihilée par le contact avec la mère, et la « petite mort » ? Il me semble que oui. L’amour sans orgasme apporte un réel bénéfice, une forme d’apaisement, à échanger avec plaisir des caresses avec l’autre, à se fondre l’un dans l’autre dans des chaleurs mutuelles. Avec l’orgasme, on parle volontiers d’extases, d’expériences cosmiques, d’énergies incroyablement puissantes et régénératrices. Citant une fois de plus les travaux de la biologiste Lucy Vincent sur l’ocytocine, « molécule du bonheur », qui déclenche les spasmes de l’utérus pour permettre la sortie du bébé, créer l’attachement de la mère à l’enfant, et déclenche encore le spasme de l’orgasme, on peut sans doute imaginer que d’autres effets bienfaiteurs sont également possibles.

Mais la puissance du contact, du lien à l’autre et les bénéfices indéniables du plaisir ne permettent pas de conclure qu’il y aurait d’un côté ceux et celles qui souffrent de privations sexuelles en risquant la maladie, et de l’autre, ceux et celles qui jouissent, qui seraient protégés de troubles physiques. Cependant, il est toujours opportun de se souvenir que le lien charnel, et la jouissance qu’il procure, sont sources de plus d’apaisements qu’il n’y paraît au quotidien.

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