Les mecs l'ouvrent-ils dans le mouvement #MeToo ? C'est très rare.
Et pourtant, les hommes aussi sont victimes d'agression, de violences sexuelles, de viol. Et cela, une star des années 2000 tient à le rappeler aujourd'hui... En libérant la parole. Leader du mythique groupe de punk rock Sum 41, valeur sûre aux côtés des immortels Blink 182, Green Day et The Offspring, Deryck Whibley témoigne dans ses Mémoires de l'agression dont il a été victime. Un opus choc, qui s'intitule Walking Disaster: My Life Through Heaven and Hell.
Agression sexuelle, et l'agresseur présumé ne serait autre...Que l'ancien manager du groupe, Greig Nori, comme le relate la presse US. Le chanteur et interprète du tube "In too deep", qui s'est produit pendant le festival de musique Louder Than Life, s'exprime sans détour : "on me poussait à faire quelque chose contre ma volonté..."
Des années durant, le leader a caché ces violences subies au groupe, formé à la toute fin des années 90, et qui se produira le 23 novembre 2024, à Paris La Défense Arena. Ce qu'il raconte dans son livre, c'est une relation toxique qui aurait perduré des années durant, des manipulations émotionnelles diverses, des jeux de pouvoir, des pressions malmenant son consentement... Tout a commencé par un baiser forcé, peu après ses 18 ans, "dans les toilettes d’une fête dans un entrepôt", alors que le chanteur était... sous l’effet de l’ecstasy.
À l'époque des faits, Deryck Whibley avait 18 ans, et Greig Nori, 34.
On le lit : "Greig n'arrêtait pas de faire pression pour que les choses se produisent quand nous étions ensemble. J’ai commencé à avoir l’impression qu’on me poussait à faire quelque chose contre ma volonté. Je me sentais extrêmement mal à l’aise...Il m'a poussé à avoir une relation sexuelle avec lui dès mon plus jeune âge".
Une relation "d'emprise" aurait pris place durant quatre ans et suscité chez l'icône punk canadienne... Une dépression.
Qu'en dit le manager ? Réponse du média The Globe and Mail : "Joint par téléphone lundi soir, M. Nori a déclaré qu’il n’avait pas vu le livre ni entendu les allégations, avant la publication en ligne lundi soir. « Ce sont de fausses allégations », a-t-il déclaré. M. Nori a retenu les services d’un avocat spécialisé en diffamation".
Deryck Whibley est l'un des rares hommes à rejoindre le mouvement #MeToo de libération de la parole : mais qui sont les autres ? On en dénombre peu. L'acteur Oscarisé Brendan Fraser (La momie, The Whale), Terry Crews, l'un des plus irrésistibles comédiens de la série à succès Brooklyn Nine Nine, Bouli Lanners, cinéaste et acteur Césarisé (pour La nuit du 12) et star en Belgique... Et puis il y a eu le mouvement #MeTooGarçons, incarné par Aurélien Wiik, de la série Munch. En France, on essaie de bousculer les lignes.
Victime de harcèlement sexuel, Bouli Lanners témoignait ainsi : "À chaque fois que j'ai commencé à en parler, les gens ont ri parce que j'étais un mec, parce que j'étais gros et que j'avais bien de la chance d'être là. Donc la parole n'était pas écoutée non plus. Et c'est celui qui a 'le pouvoir de' qui l'exerce sur l'autre"