Climat : aux Etats-Unis, la canicule fait des ravages "comme le Covid", n'en déplaise aux climato-sceptiques

Plus vertigineux qu'une épreuve de sauts en hauteur, la hausse des températures d'une année à l'autre alarme les climatologues. D'autant plus dans des pays où règne la négation du réchauffement climatique et de la crise planétaire cristallisée par cet enjeu majeur.  

Dans le genre, les Etats-Unis n'est pas une nation anodine concernant la montée du climato-scepticisme : autrement dit, le déni du changement climatique. Et ce alors qu'en cet été 2024, les records de chaleur atteignent d'inquiétants pics. Et que cela n'est pas sans conséquences. 

Ainsi, relate le Guardian, plus de 120 000 visites aux urgences liées à la chaleur ont été recensées en 2023 dans le pays de Joe Biden. Ce n'est malheureusement pas surprenant si l'on observe les chiffres. En juin 2024, poursuit Slate, l'Arizona a enregistré des températures moyennes de 36°C. Un mois plus tard, la ville de Phoenix, qui y figure, s'apprête à vivre "l'été le plus chaud jamais enregistré" alors que les services d’urgence de la ville sont tout simplement débordés...

En fait, la situation est telle ("Brûlures, délires, décès" dus à des "canicules à répétition", alerte Slate) que le personnel hospitalier etats-unien n'hésite pas à la comparer à certaines catastrophes planétaires. Par exemple ? La crise du coronavirus. 

"Il y a eu le Covid, et maintenant il y a ça", a déclaré un médecin au Guardian, poursuivant : "dans les deux cas nous sommes submergés par quelque chose qui a eu des conséquences très graves sur une grande partie de notre population. Les patients qui arrivent ne parlent pas du tout, ils peuvent simplement respirer ils sont en très mauvais état". 

Coups de chaleur virulents, déshydratations, brûlures d'asphalte, morts causées par la chaleur (au moins 27 dans le comté de Maricopa)... Les drames s'accumulent. 

Et le soleil irradie de plus belle. "Nous devons vraiment commencer à considérer les vagues de chaleur comme une catastrophe", témoigne une autre interlocutrice au journal britannique, rappelant que "la chaleur extrême n'est pas reconnue par le gouvernement fédéral comme telle", a contrario "des ouragans, des tornades et des tremblements de terre".

Une telle décision ne serait pas de trop dans un contexte estival où les urgentistes en viennent à prendre des initiatives... Radicales. Par exemple ? Placer les patients... dans des sacs mortuaires remplis de glace ! C'est le cas lorsque leur état est une question de vie ou de mort. 

46 degrés à Las Vegas, 43 degrés à Washington...  La canicule n'épargne ni la côte Est ni la côte Ouest. "Plus de 124 millions de personnes devraient être confrontées à des niveaux de chaleur éprouvants ces prochains jours", observe à ce titre Libération. 

Et en France alors ? Actuellement, 40 départements seraient catégorisés en vigilance orange à la canicule. Aux zones les plus virulentes, la température pourrait atteindre les 40 degrés. A Nice par exemple, le record de la nuit la plus chaude de l'année 2024 a été battu, relève Actu Provence Alpes Cote d'Azur : près de 28 degrés. Il semble encore trop tôt pour savoir si l'intensité des vagues de chaleur est alarmante ou non.