C'est une tradition hélas tenace : aux États-Unis, les établissements scolaires imposent des codes vestimentaires stricts, pour ne pas dire sexistes, la plupart du temps à l'encontre des filles. En 2015, une maman a poussé "un coup de gueule" sur les réseaux sociaux, après que sa fille s'est fait réprimandée par son collège en Alabama parce qu'elle portait un simple legging et un sweat XXL de garçon. Il faut dire que le règlement de l'état sur ce point est plus que rigide :
"Les élèves peuvent porter des pantalons de yoga serrés ou des leggings, à condition qu'ils mettent quelque chose de couvrant par-dessus comme un short, une robe ou encore une jupe ".
Plus récemment, en Floride, une jeune fille de 17 ans a été sommée de mettre du sparadrap sur ses tétons pour ne pas distraire les garçons de sa classe. Deux ans plus tôt, un collège d'Arizona s'est attiré les foudres des élèves après la découverte d'une affiche recommandant aux filles de ne pas s'habiller sexy pour éviter aux garçons d'avoir de mauvaises notes en classe. La liste des exemples est encore longue.
Pour mettre fin à ces mentalités, le Unified School District d'Alameda en Californie, a pris le contre-pied de ces règlements sexistes et dépassés en instaurant un code vestimentaire revendiqué comme "féministe" et "anti body shaming" (ou la honte de son propre corps). Ce nouveau dress-code invite les élèves à porter ce qui leur chante : des débardeurs, des jupes, des décolletés, des des chapeaux, des bottes, des jeans déchirés... et même (pourquoi pas) des pyjamas.
Seule restriction : les élèves doivent toujours porter des "vêtements qui couvrent les parties génitales, les fesses, les aréoles et les mamelons avec du matériel opaque", stipule le règlement. L'école interdit également les vêtements qui représentent la violence, la drogue, la pornographie ou des propos haineux.
"Les bretelles spaghetti et les shorts courts seront tolérés", assure au site abc 7 News Susan Davis, porte-parole de l'Unified School District d'Alameda. Cette dernière précise qu'il s'agit d'un nouveau programme pilote conçu pour améliorer la liberté des étudiants, tout en réduisant la honte corporelle qui, selon le district, était associée à leur code vestimentaire antérieur.
Nouveau code vestimentaire scolaire à #Alameda. Un programme donne aux élèves plus de liberté, moins de honte corporelle. Les bretelles spaghetti et les shorts courts seront acceptés.
Malheureusement, il n'y a pas qu'aux États-Unis que les écoles imposent un code vestimentaire sexiste. Il y a quelques jours, une collégienne française originaire de Clermond-Ferrand a été contrainte par sa Conseillère principale d'éducation (CPE) d'enfiler un jean sale avant d'aller en cours. L'adolescente était arrivée à l'école vêtue d'un short en jean... La CPE a jugé que sa tenue n'était "pas correcte."