L'archevêque de Cracovie Marek Jedraszewski a suscité une vague de critiques suite au licenciement de trois employées de l'archevêché de Cracovie. Leur "péché" se résume à peu de choses : être des femmes célibataires. C'est tout du moins ce que précise un communiqué officiel de l'archevêché. Un texte qui laisse sceptique l'une desdites employées, Joanna Adamik, ancienne coordinatrice du bureau de presse, licenciée aux côtés de ses deux consoeurs, Kasia Katarzynska et Monika Jaracz.
"Ils nous ont licenciées parce que nous n'avons pas de maris et que nous élevons des enfants adoptifs, et offrons l'accueil à d'autres enfants", a déclaré Adamik sur Facebook. Cette "sortie" brutale, elle la juge abusive, ne serait-ce parce qu'elle affirme être toujours restée "catholique pratiquante" - et donc n'avoir commis aucune "hérésie". Sur ses réseaux sociaux, elle s'interroge : "sommes-nous censés comprendre que les mères célibataires n'ont pas leur place dans l'église catholique et ne peuvent pas la servir ?".
Au fil de son coup de gueule, Joanna Adamik explique que le fait de "perdre [son] travail pour ne pas avoir de mari" l'étonne d'autant plus que l'archevêque de Cracovie connaissait déjà sa situation depuis les prémices de son expérience professionnelle. "Il nous a rendu visite à la maison au début de notre notre boulot, il connaît nos enfants, les a rencontrés plusieurs fois, et ceux-ci ne peuvent pas croire que leur cher archevêque les a abandonnés", déplore-t-elle. Qu'elle se rassure, elle n'est pas la seule à ne pas le croire.
Sous sa publication, les indignations abondent à l'unisson. "Un vrai prêtre ne ferait jamais ça", s'alarme une voix anonyme. "De sa part, je m'attendais à un niveau moral légèrement plus élevé et à une compréhension des enseignements qu'il inculque lui-même", ironise un internaute. "Comment pouvez-vous appeler une telle personne un prêtre ?", s'offusque un autre. D'aucuns recommandent à Joanna Adamik le recours à un avocat et à la Cour du Travail afin que cette affaire n'en reste pas là. Des centaines de paroles viennent soutenir la cause de l'ancienne coordinatrice. Mais par-delà ces réactions, ce licenciement groupé et ciblé suscite également la perplexité de l'Inspection du travail, qui devrait prochainement procéder à un contrôle.
C'est encore un joli bad buzz que s'offre Marek Jedraszewski, figure ouvertement conservatrice, pour ne pas dire ultra-conservatrice. L'archevêque avait déjà provoqué les plus vives réactions suite à une déclaration publique, énoncée en août dernier : il y comparait la communauté LGBT à une "peste arc-en-ciel". Des manifestations militantes houleuses s'en sont alors suivi, en Cracovie et à Varsovie notamment. Depuis, il n'a jamais caché son appréhension de la "menace LGBT". Une pétition circule d'ailleurs encore sur le web : elle exige la démission immédiate de l'archevêque. Il faut avouer que l'on a déjà connu parole sainte plus tolérante...