Même les Schtroumpfs et la Schtroumpfette ne sont pas épargnés par la censure de la communauté haredim d'Israël. Après avoir flouté les silhouettes de femmes politiques des photos de presse et rayé toute présence féminine des catalogues d'Ikea, c'est cette fois-ci au dessin animé pour enfants Les Schtroumpfs et le village perdu qui subit la censure de cette communauté ultra-orthodoxe, pas franchement réputée pour sa propension à respecter l'égalité femmes-hommes.
Les Nouvelles News rapportent en effet qu'à Bnei Brak, petite ville de 18 000 âmes proche de Tel Aviv, les affiches de film d'animation ont été adaptées aux sensibilités religieuses des habitants. Résultat : exit la Schtroumpfette, ses cheveux blonds et sa robe sage. Sur l'affiche placardée sur les panneaux publicitaires de Bnei Brak, seuls les trois petits bonshommes apparaissent.
Comme lors de la polémique des catalogues Ikea, délestés de ses silhouettes féminines par le géant de l'ameublement lui-même, la suppression de la Schtroumpfette est ici le fait de la société de distribution Forum Film. Cette dernière a pris la décision de ne pas accrocher d'affiches où la Schtroumpfette apparaît afin de ne "pas nuire à la sensibilité des résidents". La communauté haredim d'Israël interdit en effet aux hommes de contempler des images de femmes. Mais c'est bien la première fois qu'un personnage féminin ne présentant même pas les caractéristiques physiques d'un humain d'un souffre d'une telle censure. "Faut-il en rire ou en pleurer ?", s'interroge le quotidien Haaretz.
D'autres affiches de films ont elles aussi été adaptées aux croyances des haredim de Bnei Brak. Ainsi, la Fée Clochette avait-elle été effacée de l'affiche du film Peter Pan, tout comme Jennifer Lawrence de celle de Hunger Games alors qu'elle endosse le rôle principal, rappelle Times of Israel.