Ce qui est vu est su. En parlant de son endométriose, Lena Dunham a mis des photos et des mots sur cette maladie qui touche, en France, une femme sur dix. Cette maladie encore trop largement méconnue est un développement anormal de l'endomètre qui crée des douleurs qui peuvent être insupportables.
Dans le cas de l'actrice et réalisatrice américaine Lena Dunham, les douleurs lui ont développé une addiction aux antidouleurs. Elle a également dû se faire retirer l'utérus en février dernier. Une opération qu'on appelle une hystérectomie.
Lena Dunham n'a rien caché à ses fans en postant même une photo d'elle sur son lit d'hôpital en octobre dernier alors qu'elle venait de se faire enlever un ovaire.
L'année dernière, la douleur était tellement intense qu'elle n'a pas voulu attendre de faire congeler ses ovocytes avant de se faire enlever son utérus. Elle raconte au media The Cut : "J'avais trop mal pour attendre [...] C'est vraiment incroyable, dans les moments d'extrême détresse, comment des choses que l'on croyait non négociables commencent à devenir négociables [...] Je pensais que je ferais n'importe quoi pour avoir un enfant naturellement. Il s'est avéré que ce n'était pas vrai."
Après l'opération, le chirurgien lui explique qu'il n'a "jamais vu un utérus plus difforme et plus malade de toute sa carrière". Elle y voit une confirmation de son engagement à parler des maladies chroniques qui touchent les femmes.
A la journaliste Allison Davis, venue l'interviewer dans la maison de ses parents pour The Cut, elle montre la photo de son utérus juste après l'opération. Celle-ci raconte : "Elle a tourné son écran vers moi et il était là : l'utérus qu'elle avait enlevé pendant une hystérectomie l'année dernière. Un globe sanguinolent, gonflé et cramoisi, reposant avec désinvolture sur un tissu chirurgical bleu industriel. Il était plus petit que ce à quoi j'attendais d'un utérus - il semblait plus vivant, lui aussi, comme s'il pouvait être remis en place et reprendre sa fonction [...] Je me suis penchée pour mieux voir ses trompes de Fallope. Ils ressemblaient à des petits bras tendus."
Aujourd'hui, Lena Dunham, 32 ans, doit gérer le contrecoup émotionnel de cette hystérectomie. Elle explique que son incapacité à ne plus pouvoir faire d'enfant naturellement lui pèse. Elle souffre de voir des bébés et ses ami·es qui ont une progéniture : "C'est toujours comme une petite boule dans la gorge quand j'y pense. C'est toutes ces choses comme l'odeur d'un nouveau-né, l'allaitement et le fait de regarder un bébé qui vous ressemble [...] Quand j'ai découvert que vous pouviez ne pas suivre les Stories sur Instagram, ce fut une putain de bénédiction."
Petite consolation : depuis son hystérectomie, les douleurs pendant les rapports sexuels, qui sont l'un des symptômes de l'endométriose, sont à présent de l'histoire ancienne.
A son amie et co-star dans la série Girls, Jemima Kirke, Lena a demandé : "Qui va vouloir sortir avec moi ? J'ai un syndrome post-traumatique et pas d'utérus." Pour lui remonter le moral Jemima Kirke lui a répondu : "Un soldat qui déteste les préservatifs."