Mardi 18 décembre, vers 21h30, un nourrisson âgé de seulement deux jours était kidnappé à la maternité régionale de Nancy. L’alerte enlèvement déclenchée très rapidement a permis de retrouver Lucas moins de 24 heures plus tard, au domicile d’une jeune fille de 17 ans « en mal d’enfants », selon la Police. Il s’agit du troisième nouveau-né enlevé cette année dans une maternité. Le 28 août 2012, à Marseille, le petit Zacharia, quatre jours, était enlevé puis retrouvé le lendemain chez une jeune femme de 19 ans psychologiquement fragile. Quelques semaines plus tôt, le 9 août, un nourrisson de trois jours disparaissait d’une clinique de Seine-Saint-Denis. Il était retrouvé quelques heures plus tard chez une amie de sa ravisseuse.
Selon la DGOS (Direction générale de l’offre de soins), le nombre de ces rapts de bébés n’excède pas un à deux par an en moyenne et le plus souvent, ils ont une fin heureuse. Néanmoins certains hôpitaux et maternités cherchent à rassurer les parents en mettant en place un service de sécurité renforcée. Sur le même principe que le bracelet des prisonniers en liberté conditionnelle ou des conjoints violents, le bracelet électronique existe aussi en version miniature : il a protégé 65 000 nourrissons en 2011. Attaché à la cheville du bébé, il déclenche une alarme lorsqu’il sort du périmètre de sécurité. Un service proposé aux parents par 50 maternités françaises, et à la charge de l’établissement. Ce système apparemment fiable n’est pourtant pas du goût de tous les parents. À la polyclinique de Bordeaux Nord Aquitaine, qui propose ce type de bracelets, « seules 30 à 40% des jeunes mères y ont recours dans la maternité », rapporte une sage-femme dans le journal Métro.
D’autres hôpitaux remettent en cause l’efficacité du bracelet électronique, c’est le cas de l’Hôpital américain de Neuilly, qui a jugé le dispositif « peu probant » après des simulations d’enlèvements. On a donc préféré des mesures de sécurité plus classiques s’appuyant principalement sur la vigilance des parents et du personnel. Les mamans sont priées de ne jamais laisser le bébé seul dans la chambre, y compris lorsqu’elles prennent une douche : elles doivent le garder avec elles ou le confier à la nurserie uniquement accessible par badge. Selon le protocole « Rapt bébé » de cet hôpital, l’établissement est bouclé à la moindre alarme.
D’autres consignes sont appliquées dans certaines maternités afin de prévenir les enlèvements : caméras de surveillance ou limitation du nombre de visites. Mais ces initiatives concernent encore une minorité des 589 maternités françaises, qui, contrairement aux établissement anglo-saxons, restent des lieux ouverts à tous et où l’on pénètre très facilement. La meilleure des armes pour lutter contre ces rapts reste l’alerte-enlèvement qui a fait ses preuves depuis sa création en 2006. Elle est relayée depuis quelques mois sur les téléphones portables des Français ayant téléchargé l’application mobile, soit 200 000 usagers volontaires pour participer aux efforts de recherche, dans les trois premières heures cruciales qui suivent l’enlèvement d’un enfant.
Télécharger l’application « Alerte enlèvement » sur iPhone, BlackBerry, Android, Windows Phone 7
Plus d’informations : www.casques-rouges.org
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