Et si cette année, on arrêtait d'écraser les moustiques, ces diptères aux bruits si agaçants et aux piqûres insupportables ? Qui dit retour du beau temps et des fortes chaleurs dit come back en trombe des moustiques. Mais à trop se fixer sur leurs côtés agaçants, on en oublierait presque leur impact bien réel sur l'écosystème.
Car selon bien des scientifiques, les maringouins (leur autre nom bien plus rigolo et pourtant bien moins connu) ne seraient pas sans vertus sur l'environnement qu'ils investissent avec force "bzzz". Mais que peuvent bien apporter ces insectes aux antennes longues et fines ?
Eléments de réponses.
Qui dit moustiques, dit pollinisation. Et ça, trop peu de gens le savent, preuve du manque d'éclairage dont souffrent encore les maringouins. Effectivement, c'est en cherchant à s'alimenter en sucre végétal (leur déjeuner favori, riche en nutriments), et donc en nectar floral, que ces voltigeurs aux bruits agaçants en viennent à polliniser les fleurs. C'est là une part des vertus que les moustiques peuvent apporter à dame Nature.
Comme le relève le site The Conversation, la pollinisation par les moustiques est "probablement beaucoup plus fréquente qu'on ne le pense" mais reste très difficile à observer, car la plupart des moustiques "visitent les fleurs au crépuscule ou un peu après", se cachant du regard des humains belliqueux.
Si l'on prend en compte le fait que l'on dénombre pas moins de 3 500 espèces de moustiques à travers le monde, cela en fait, des plantes butinées.
C'est ce sur quoi insiste d'ailleurs Claudio Lazzari, de l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte (IRBI) de l'université de Tours, au journal La Croix : "Seule la femelle moustique se gave de sang et uniquement pour le développement des oeufs, les moustiques se nourrissent normalement de nectar, et pollinisent plutôt des fleurs, des plantes non consommables".
Mais un autre point majeur cristallise les qualités écolos des moustiques : leurs larves. Les larves de moustiques font office de figurants dans l'environnement naturel et pourtant, elles sont diablement importantes. Car bien des espèces en raffolent. Les taupes, les batraciens, les arachnides, les oiseaux, les chauve-souris, les hérissons ou encore les libellules s'en régalent, rappelle Géo.
Mais c'est également le cas de certaines espèces d'oiseaux migrateurs en Arctique. Ou encore, relève The Conversation, des crabes, de plantes carnivores particulières comme la Sarracenia purpurea, et autres plantes aquatiques ou tropicales. Parfois, les larves de maringouins font carrément office de nourriture exclusive, c'est dire leur importance dans l'écosystème.
"En tant que maillon de la chaîne alimentaire, le moustique joue un rôle majeur dans l'écosystème. Les moustiques sont consommés par tout un tas de prédateurs à différents stades de leur développement. Par exemple, leurs larves nourrissent certains animaux aquatiques comme les poissons ou les punaises d'eau", précise encore à Planet le biologiste à l'Institut de biologie moléculaire et cellulaire Éric Marois.
Une éradication des moustiques ne serait pas sans triste incidence sur les oiseaux (notamment), mais l'élimination de certaines espèces pourrait même détruire l'environnement. Rien que ça.
Pas encore convaincu⸱e ? Alors déjà, sachez que sur l'immensité des espèces de moustiques observées au sein du globe, une toute petite minorité en vérité en vient à piquer l'homme. Plus précisément, sur 3 500 espèces, 200 seulement s'intéressent véritablement à notre sang. Le hic étant évidemment que certaines espèces concernées, comme les Haemagogus, sont responsables de la transmission de graves maladies.
Reste désormais à cohabiter avec les moustiques. Et éviter leurs piqûres en utilisant des solutions naturelles. Par exemple ? Pour les repousser de notre fragile épiderme, privilégier certaines plantes, comme le géranium, la lavande, l'eucalyptus et le basilic citronné.
L'usage de la menthe poivrée, plante aromatique dont l'odeur seule ferait office de repoussoir, peut aussi être une solution. Mais aussi, plus étonnant... des clous de girofles, à tailler en morceaux avant d'en planter dans un citron ou une orange, direction le rebord de la fenêtre ou sur la table à manger dehors. Du pur McGyver.
Mais encore ? On se rappelle de ne pas laisser de lumière allumée avec la fenêtre ouverte, mais aussi que sueur et parfums attirent ces insectes. En somme, il faudrait à la fois "ne pas sentir trop bon, ni trop mauvais". C'est noté.