Très pratique pour se souvenir de tous les dossiers à traiter, e-mails à envoyer ou réunions auxquelles assister et ainsi mieux organiser sa journée, la to-do list a aussi ses inconvénients. Fastidieuse à rédiger, elle peut s'avérer un vrai casse-tête pour celles et ceux qui, mus d'un excès de zèle, on tendance à un peu trop la charger chaque jour. Impossible alors d'en venir à bout.
Une récente étude publiée dans le Quaterly Journal of Experimental Psychology et repérée par le blog du NYMag Science of Us pourrait bien nous réconcilier avec le principe de la to-do list. Comment ? En nous proposant non pas de l'écrire, mais de la dessiner.
Selon les trois auteurs de l'article, chercheurs à l'Université de Waterloo, en Belgique, dessiner chaque tâche de sa to-do list plutôt que de l'écrire permet de mieux s'en souvenir.
Deux expériences successives ont été menées pour parvenir à cette conclusion. Dans la première, les volontaires ont commencé par visionner une série de mots qui pouvaient facilement être dessinés (comme "pomme") et ont ensuite eu 40 secondes pour dessiner ou écrire chaque mot. Quand il leur a été demandé de se souvenir d'autant de mots qu'ils le pouvaient, il s'est avéré que ceux qui dessinaient s'étaient remémorés deux fois plus de mots que ceux qui les avaient écrits. Pour voir si l'expérience se renouvelait avec un groupe plus grand, les chercheurs l'ont répétée dans une salle de conférence, en demandant aux participants d'écrire ou de dessiner des mots précédemment projetés à l'écran. Encore une fois, ce sont ceux qui les ont dessinés qui se sont souvenus du plus de mots.
Une seconde expérience, un peu plus complexe, a encore corroboré ces résultats. Les auteurs de l'étude ont cette fois-ci demandé aux volontaires d'écrire quelques mots, d'en dessiner d'autres, et les ont enfin invités à écrire une liste d'adjectifs pour désigner les mots dont ils devaient se souvenir (par exemple, pour "pomme" : "rouge", "fruit", "sain") puis à se concentrer sur l'image mentale du mot en question. Là encore, ce sont les mots qui ont été dessinés qui ont été le mieux mémorisés.
Comment expliquer que l'on retienne mieux ce que l'on dessine ? Les chercheurs avancent que c'est parce que dessiner nous demande de combiner des compétences qui sont généralement utilisées séparément quand nous accomplissons d'autres tâches. Pour dessiner quelque chose ou quelqu'un, nous devons en effet tenir compte de ses attributs physiques, les visualiser, puis utiliser nos capacités motrices pour les retranscrire sur du papier.
"Nous pensons que parce que dessiner résulte de davantage d'indices interconnectés auxquels notre mémoire fait appel, la trace que laissent la mémoire des mots dessinés est beaucoup plus susceptible d'être efficacement récupérée que s'ils sont simplement écrits, répertoriés, visualisés ou consultés lors de leur codage dans notre cerveau."