Parler d'échec français à l'Eurovision est un euphémisme au regard du véritable naufrage subi par la représentante tricolore, Lisa Angell. Antépénultième de la compétition autrichienne avec sa chanson "N'oubliez pas", davantage propice à la pratique du sport national : la consommation de Xanax qu'au souvenir de la Première Guerre mondiale, comme pourtant annoncé, n'a pas su séduire des téléspectateurs européens davantage conquis par le show du Suédois, Martin Zelmerlow, grand gagnant du télé-crochet.
Face à cette débâcle, une 25e place sur 27 participants, qui devient une véritable tradition française d'Eurovision en Eurovision, c'est la participation même de la France à l'Eurovision 2016 qui est remise en question. Nathalie André, directrice de l'unité Jeux et divertissements de France 2 n'avale toujours pas la pilule. La femme à l'origine de la sélection de Lisa Angell pour la compétition était, en effet, persuadée que sa protégée intégrerait le Top 10 des votes. C'est raté...
"Je pense qu'il faut que la France arrête de participer à cette mascarade", a-t-elle lâché le lendemain de la déroute au micro de France Info. Et de confier avoir "les boules" (sic). En cause, selon Nathalie André, les votes seraient plus motivés par les accointances politiques entre pays et les proximités géographiques qu'artistiques. Pourtant, la France est frontalière de nombreux pays et... rien, nada, peanuts ! Une assertion qui ne résiste donc pas à la puissance de ce fact-cehcking imparable. "La place de l'émission de TV consacrée au concours de l'Eurovision n'est pas remise en cause", a réagi la chaîne dans un communiqué.
Il faut dire qu'avec 4,4 millions de téléspectateurs devant leur poste, soit 27,6 de part d'audience, France 2 peut bien composer avec des choix artistiques discutables, tant que l'audimat est au rendez-vous. De quoi avoir "les boules" et frémir à l'idée de connaître le nom de celle ou celui qui ira au charbon l'an prochain.