Peut-on exclure une famille de son logement HLM car un des enfants vend de la drogue ? C’est à cette question que répondra ce mardi la Cour d’appel de Versailles. La décision concerne une famille de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), dont un membre dealait dans le quartier. Ce n’est pas le premier cas du genre traité : début octobre, deux familles du quartier étaient sous le coup de la même accusation. Suite à la décision du tribunal, elles seront expulsées : une avancée pour le bailleur social, qui déplore la gêne occasionnée par les deals de quartier. « Nous sommes satisfaits de cette décision vis-à-vis de nos locataires à qui nous devons la paix et la tranquillité publique », avait-il fait savoir au Figaro. La même sentence sera-t-elle appliquée aujourd'hui ?
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Une fois la décision judiciaire rendue, les familles sont tenues de quitter leur domicile dans les six mois. Elles seront passibles d’expulsion après la trêve hivernale, qui interdit tout délogement du 1er novembre au 1er avril. Pour les familles concernées, c’est un coup dur : « ma cliente est désespérée » a fait savoir un des avocats d'une famille jugée au début du mois, expliquant qu’elle ne pouvait se reloger dans le privé, faute de moyens. « Où pouvons-nous aller? Je suis au chômage, ma mère ne peut pas travailler. Et nous ne serons jamais relogés dans une HLM après cette histoire… » s’inquiète un membre d’une famille expulsée interrogée par le Parisien. D’autant plus qu’aujourd’hui, les dealers en question n’habitent plus la cité du square de l'Avre et des Moulineaux : certains sont en prison, d’autres ont déménagé.