Du 27 septembre au 5 octobre, la Fashion Week de Paris fait son grand retour en "présentiel", 18 mois après son dernier show et une saison passée derrière les écrans à cause des restrictions sanitaires. Au programme, les défilés attendus de maisons emblématiques telles que Dior, Valentino, Hermès, Louis Vuitton ou Balmain, et les découvertes explosives chez des créateurs et créatrices à la renommée encore naissante mais au talent bien affirmé.
C'est le cas de Ester Manas, label responsable piloté par la créatrice du même nom et son partenaire, Balthazar Delepierre. Les deux stylistes se sont rencontré·e·s pendant leurs études à la Cambre, école d'arts et de mode de Bruxelles, et ont depuis le début souhaité sortir des carcans de taille qui règnent dans la mode. Un changement qui convainc, puisque le duo a remporté le Prix LVMH de 2022 et le Prix Galeries Lafayette du Festival de Hyères en 2018.
Ce samedi 2 octobre, leur premier défilé a fait l'unanimité. Une collection sensuelle, des pièces ajourées qui dévoilent les formes, des matières qui les épousent, des modèles aux silhouettes variées qui électrisent. Bref, un show de 30 looks qui prouve que le terme "sexy" n'est pas réservé qu'à une seule catégorie de femmes. Et puis, un mot d'ordre imprimé sur les vêtements : "dress different" ("Habillez-vous différemment").
"Aujourd'hui, c'était notre premier défilé et il n'y a pas de mot pour exprimer à quel point nous sommes reconnaissants", se réjouit la griffe sur Instagram. "Ce moment signifie tout pour nous, depuis le premier jour de notre marque, nous voulions habiller de vraies femmes et les amener sur le podium."
Du côté des femmes justement, on constate : "Donc la haute couture peut VRAIMENT être inclusive", commente la danseuse et militante Lissia, connue sous le nom de Habibitch, qui a elle aussi foulé le podium d'Ester Manas. "Maintenant, personne ne peut dire qu'il est 'difficile' de trouver des mannequins curvy/plus-size qui peuvent être performants", ajoute-t-elle.
Des mots qui semblent directement adressés aux nombreuses marques de luxe qui se contentent d'inclure une égérie étiquetée grande taille à un océan de corps ultra-normés, pour se vanter d'avoir réussi le pari de l'inclusivité.
En 2021, autant esthétiquement qu'éthiquement, Ester Manas incarne donc un exemple à suivre, à bien des aspects. Il n'y a plus qu'à.