Les arnaques sentimentales ont un brillant avenir devant elles. La dernière en date ? Le fireworking qui, après le pokemoning, le microcheating ou le pervers narcissing (on exagère à peine), vient nous faire réaliser - en nous arrachant un "Ahhhh, c'est donc ça !" bruyant de la bouche - que l'on s'est fait avoir comme une débutante. Un procédé qui, s'il n'est pas forcément prémédité par un·e partenaire machiavélique - du moins, on l'espère -, a tout de même le don de nous faire vaciller et remettre en question notre foi en l'amour. On vous explique tout du phénomène amoureux. Et de comment le repérer pour le fuir. A jamais.
Se faire prendre pour un trophée à son insu, en gros. Firework vient de "feu d'artifice", en anglais, et donc du fait de sortir le grand jeu pour sa dulcinée. Rien de bien négatif à première vue (c'est plutôt cool de profiter d'un excès de romance), sauf que tout arrive beaucoup trop vite - et semble assez faux. Joué, plus précisément. Un peu comme si l'autre était en éternelle représentation, devant des caméras imaginaires. Parfois, elles ne sont d'ailleurs pas si imaginaires que ça. Car le but ultime du ou de la "fireworker" est d'afficher au monde entier votre idylle par le biais d'Instagram (par exemple) dans un but bien précis : rendre jalouse son ex ou rentrer dans une case de parfait·e romantique qui viendrait brosser son ego. Une surexposition sur les réseaux sociaux qui intervient avant même d'avoir passé le stade de l'échange de vos noms de famille. Louche.
Le problème : on ne se méfie pas toujours de ces preuves d'"amour" exacerbées. On les excuse facilement - surtout quand le désert de notre vie sentimentale connaît plus de mirages que d'oasis véritables - et on prend ça pour un enthousiasme débordant. Pas simple, en même temps, de se dire que si l'autre nous met autant en avant en ligne, c'est simplement pour se venger (voire récupérer) d'un·e autre. N'importe qui préférerait croire aux déclarations précoces - toutes digitales qu'elles soient - plutôt que de se confronter à la dure réalité en acceptant notre rôle de simple pansement. Aïe.
La solution pour éviter de tomber dans le piège est de cerner la différence entre l'apparence et la sincérité. Là, vous riez et vous avez raison : plus facile à dire qu'à faire. Concentrez-vous donc sur ce que votre conquête partage de vous deux - puisque c'est là son arme principale. Si la réalité de votre relation n'est clairement pas aussi intense et chaleureuse que ce qu'elle semble être à l'écran, vous avez été fireworkée.
Plus concrètement : Michel·le passe son temps à poster des clichés de vous avec des emoji coeurs et autres #mavie mais n'est pas foutu de répondre au téléphone quand vous l'appelez, ni de vous accordez la même douceur quand vous n'êtes que tous les deux, loin des feux des projecteurs ? Vous avez été fireworkée. Tout est dans le contraste entre l'image qu'il ou elle aimerait donner à votre "couple" et ce qu'il ou elle lui donne vraiment.
Là où vous courez le plus grand risque de ne servir qu'à lui faire passer la pilule de son histoire passée, c'est en vous lançant dans une relation avec quelqu'un qui n'en aura pas fait le deuil. Et dont la rupture aura eu lieu assez récemment. Bien sûr, il y a des exceptions. On peut rencontrer quelqu'un au sortir d'une romance et que tout se passe bien. On peut même sortir avec un·e fireworker pro et que tout se passe bien. Il suffit de leur en parler rapidement. Peut-être - on dit bien "peut-être" - qu'il ou elle n'aura pas (trop) remarqué son comportement discutable et agira en bien suite à vos remarques. Peut-être même qu'une conversation à coeur ouvert de votre part, où vous lui exprimerez clairement que vous ne tolérerez pas plus longtemps son stratagème, lui fera réaliser que ses agissements sont effectivement ahurissants. Et qu'il ou elle changera. Oui, on peut rêver parfois.
Et puis demandez-vous aussi, relation sincère ou non, "fireworking" ou non, si vous avez envie d'être aussi présente sur ses réseaux sociaux. Le consentement en termes d'image numérique a son importance. Et si votre partenaire ne le comprend pas, il serait sans doute temps de passer à autre chose. Ou pour se conformer aux codes du digital : swipe right.