La ministre de la Fonction publique Marylise Lebranchu a annoncé que le gouvernement mettrait un terme au jour de carence des fonctionnaires dans le prochain budget. Une mesure mise en place en 2011 et que la ministre juge « injuste, inutile, inefficace et humiliante ». Selon elle, « l'impact budgétaire du jour de carence est très limité, de l'ordre de 60 millions d'euros pour l'État », a-t-elle déclaré au journal Les Échos. La ministre justifie cette suppression par un souci d’équité et d’économie : « Il faut aussi avoir en tête que, si l'on maintient le jour de carence, les employeurs publics seront poussés à faire appel à des mutuelles ou des assurances pour compenser, comme commencent déjà à le faire les grosses collectivités. Cela créerait des différences de traitement injustifiées entre agents et aurait à terme un coût bien supérieur. »
Le jour de carence dans la fonction publique avait été instauré fin 2011 par François Sauvadet, ministre de la Fonction publique du gouvernement Fillon, et avait pour objectif de renforcer l’égalité entre le secteur privé et le secteur public. L'ancien ministre a d’ailleurs aussitôt réagi à l'annonce de Marylise Lebranchu, la qualifiant de « démagogie sans nom » et de « mauvais signal ». D’après lui, « c’était une mesure de justice et d’équité » car le secteur privé impose un délai de trois jours de carence.
Quant à la patronne du Medef Laurence Parisot, elle critique elle aussi la décision de Marylise Lebranchu au micro de RTL : « Nous avons besoin de faire des économies », a-t-elle argué. « La France est addicte à la dépense publique et il faut qu’on sorte de cette logique-là. »
Alice Bidet
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