Pompiers, guichetiers, ambassadeurs, policiers, agents administratifs, professeurs : la fonction publique recouvre un très large panel de métiers, diversement compris et appréciés par les Français. C’est ce que souligne l’étude « Fonctionnaire de demain », réalisée par Deloitte avec l’institut Ifop, qui se penche sur la perception qu’ont les Français de leur service public. Si les pompiers qui « risquent leur vie » et les enseignants qui « ont du mérite » sont mieux identifiés par la population, les « fonctionnaires » en général suscitent encore nombre de clichés. « On ne sait pas ce que fait un administratif », « il n’écoute pas, il se dit : “dans cinq minutes c’est ma pause” », « célibataire aigri derrière son bureau » : la description qu’en font les Français est peu reluisante. Et la note qu’ils leur accordent est aussi négative. Avec 5,6/10, l’intégrité arrive en tête, tandis que la qualité de service et la transparence sont en queue de classement avec respectivement 4,8 et 4,4/10.
Il semblerait que les fonctionnaires administratifs soient les moins compris par la population, qui ne saisit pas forcément leur rôle. L’administration a reçu le message, et travaille en ce moment à une meilleure communication, notamment via les « voies digitales ».
Reste qu'alors que les postulants aux concours de la fonction publique sont de moins en moins nombreux depuis deux ans, il est grand temps de redorer le blason des fonctionnaires. Car malgré les réductions d’effectifs, de nombreux secteurs du service public recrutent et souffrent d’un déficit d’attractivité. Les Français voient le métier de fonctionnaire comme un poste qui ne demande aucune valeur de performance, de transparence, d’exemplarité ou encore d’adaptabilité. Autre point faible : la rémunération peu attractive.
Et pourtant, les fonctionnaires sont 95% à se dire fiers d’appartenir à la fonction publique, bien que leur motivation première reste la sécurité de l’emploi. Pour 74% des sondés, le salaire ne constitue pas un problème, tandis que 42% se prononcent contre l’individualisation de la rémunération (28% sont neutres).
Quel fonctionnaire pour demain alors ? Les Français attendent avant tout une amélioration des services (69%) et une plus grande rapidité dans le traitement des réponses. Les sondés souhaiteraient par ailleurs que les conditions de travail des fonctionnaires soient plus proches de celles des salariés du privé, avec plus de mise en avant des compétences managériales ou encore plus de mobilité. Une demande qui est également partagée par les principaux intéressés. Reste que dans un contexte de crise, 45% des Français et 57% des fonctionnaires eux-mêmes ne sont pas optimistes quant à l’avenir du service public.
Crédit photo : Photodisc
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