Voilà, c'est fait : Miss Martinique est la Miss France 2025.
Une victoire qui compte beaucoup dans un Concours pas forcément connu pour son progressisme, sa diversité et son inclusivité (on a dédié un billet d'humeur à ce sujet). Car Angélique Angarni-Filopon, la grande gagnante de cette année donc, avec sa coupe courte et surtout son âge jugé excessif pour l'événement (plus de 30 ans, c'est fou !) entre dans l'Histoire par ces singularités. Comme d'autres figures du concours avant elle. C'est aussi la première fois que la Martinique y triomphe.
Et le discours de la lauréate fut féministe à souhait : "À 34 ans, j’ai une autre vision de la vie et je souhaite être une femme inspirante à grande échelle. Je prouve qu’il n’y a pas de date de péremption pour les femmes qui rêvent de devenir Miss France", a déclaré tout sourire l'enthousiaste Angélique Angarni-Filopon.
De quoi enchanter Alexia Laroche-Joubert, qui est venue applaudir la Miss de 34 ans, et ancienne hôtesse de l'air, sur ses réseaux sociaux : "Quand j’ai ouvert le concours Miss France à toutes les femmes quelque soit leur âge je ne pensais pas que trois ans après j’aurais le plaisir de couronner une femme de 34 ans bravo à Angelique, Miss Martinique. Je suis fière de son courage et de sa maturité en plus de sa beauté".
Mais cela n'a pas plu à tout le monde. Certains voient là la victoire du "wokisme" et de la bien pensance, des dangereuses féministes et des "gauchistes". Oui oui, rien que ça. Et la principale concernée de faire l'objet d'attaques bien lunaires...
Sur la Toile, toute une frange "patriote" plutôt très politiquement marquée est venue commenter la victoire de Miss Martinique... Et délivrer des remarques sur son âge, sa couleur de peau, sa beauté qu'ils jugent toutes relatives... On vous épargne le pire.
Une vidéo TikTok dévoile même une série d'insultes, de femmes, à une autre : "sale p*te", "elle a les cheveux courts et elle est noire, elle a deux handicaps", "elle est trop vieille, elle a 35 ans !".
Les "controverses" surtout synonyme de haine, c'est une constate auprès du public des Miss. On vous rappelle à ce titre les commentaires bien nauséeux suscités par les l'équation "femme transgenre + Miss France". C'est à pleurer. Dans le cas de Angélique Angarni-Filopon, on se retrouve face à un cas classique de "misogynoir" : ce mot important qu'on décrypte pour vous ici. Et dont parle très bien une artiste populaire comme Aya Nakamura.
"Entre les commentaires sur la couleur de peau, la taille des seins, la couleur de la peau ou l'origine des parents le seul intérêt de Miss France c'est de mettre en lumière les clichés sexistes et racistes des français", déplore en retour un twitto. Beaucoup sont d'ailleurs atterrés par cette polémique qui n'en est pas une.
"Ça hurle au wokisme car une femme noire est élue miss France. Comme prévu, l'anti-wokisme n'est que le faux-nez du racisme le plus crasseux. (Miss France est un concours de merde qui ne devrait plus exister en 2024)", peut-on ainsi lire.
Et une internaute d'abonder sur Twitter : "Chaque année j'ai une pensée amusée pour les Jean-Michel qui critiquent fort le physique des #MissFrance, échoués sur le canap comme des lamentins, le marcel distendu sur un slibard mou, la chope de 1664 bien calée sur la panse et les pieds puants dans des claquettes éclatées".
Cela fait plus de 10 ans qu'Angélique Angarni-Filopon aspire à être Miss France. Cette jeune femme engagée contre le cancer du sein (sa mère a été touchée par la maladie) désire sensibiliser, à la santé des femmes, mais aussi à leur condition, au sexisme, à l'âgisme, bref, à ce qu'elle subit de plein fouet... L'âgisme, vous savez, cette stigmatisation des individus une fois passé un certain âge et qui, chez les Miss, commence très, très très tôt. Quand avoir la trentenaire vous relègue au rang de "vieillerie", c'est qu'il y a peut être un souci, non ?
"La vie m’a appris que baisser les bras n’était absolument pas une option", se réjouit aujourd'hui la principale concernée.
On lui souhaite un avenir rayonnant.