Fin du suspense peu avant 17h : c’est officiel, Jean-Marc Ayrault a été nommé Premier ministre. Alors que Jean-Pierre Jouyet, proche du nouveau président de la République, avait fini par lâcher ce matin sur RTL : « « j’ai l’impression que c’est lui », à propos de J.-M. Ayrault, avant d’ajouter : « Je pense qu'il sera nommé tout à l'heure, oui », ce sera donc au maire de Nantes de former le nouveau gouvernement de gauche.
Ce militant socialiste engagé depuis plus de 40 ans, âgé de 62 ans, ancien professeur d’allemand et actuellement maire de Nantes et président du groupe PS de l’Assemblée nationale depuis 1997, a ainsi su se détacher de la liste des prétendants. Proche de François Hollande qu’il a soutenu dès les Primaires PS, il ressemble point pour point au portrait-robot que le nouveau président avait dressé de son Premier ministre idéal lors de l’émission Des Paroles et des actes du 26 avril dernier. Ce sera quelqu'un « qui connaît bien le PS, qui connaît bien les députés, et qui me connaît bien », avait avancé le candidat socialiste à la présidentielle.
D’après ses proches collaborateurs interrogés par l’Express, J.-M. Ayrault correspond parfaitement à la ligne de conduite d’un président qui veut miser sur la sobriété et la normalité. Pour Pascal Bolo, adjoint aux finances à la mairie de Nantes, « c'est l'anti-esbroufe total, il n'y a pas moins bling-bling que Jean-Marc Ayrault », confie-t-il, décrivant un homme « réservé », « timide », qui « adore se balader en montagne avec son camping-car ». Tout n’est pourtant pas si rose dans le passé du socialiste. Le responsable politique a en effet été mis en difficulté par une vieille affaire datant de 1997 qui l’avait vu condamné pour favoritisme. Ayrault s'était aussitôt défendu, affirmant que sa « probité personnelle n'a jamais été mise en cause. Il n'a jamais été question d'enrichissement personnel ou de financement politique ». Interrogé sur le sujet lors d'un déplacement à Tulle, vendredi 11 mai, François Hollande avait balayé d’un revers de main ce début de polémique : « cette affaire a plus de dix ans. Il y a prescription. Ceux qui en ont parlé n'en avaient même pas le droit ».
Pour le Président qui a été investi ce matin, Ayrault et sa culture de germaniste représentent un atout non négligeable à l’aube de ces « 100 jours », pour amadouer la chancelière Angela Merkel avec qui les négociations s’annoncent âpres.
Crédit photo : AFP
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