Alors que la direction de l’AP-HP a récemment annoncé la signature d’un accord avec une société basée au Liban pour développer les « voyages pour traitement » à destination de clients étrangers et fortunés, la CGT Santé a demandé jeudi l’annulation de ce dernier. Dans un communiqué, le syndicat rappelle que l'AP-HP (Assistance publique Hôpitaux de Paris) « est un service public dont la mission est de traiter l'ensemble des patients accueillis sur un pied d'égalité ».
En cas de non respect de ce principe, la CGT se réserve le droit de porter l’affaire devant les tribunaux. « Il est clair qu'on se donne toutes les possibilités d'actions contre cette mesure y compris judiciaires », a d’ailleurs déclaré Christian Prudhomme de l'union syndicale CGT de l'AP-HP. Et d’ajouter : « Si on nous refuse une place pour un patient français aux urgences alors qu'il y a des lits réservés pour les VIP, on portera plainte et on aura quelques arguments ».
L’AP-HP avait reconnu en fin de semaine dernière la signature d’un tel contrat dans les colonnes du Journal du Dimanche. Faire venir ces patients aisés et leur appliquer des tarifs plus élevés aurait pour but de renflouer les caisses de ses hôpitaux. Limitée dans un premier temps au Moyen-Orient, la coopération pourrait ensuite être élargie à l'Asie, à la Russie et aux anciennes républiques soviétiques.
Mais « la proportion de patients étrangers payants ne devra jamais dépasser 1% du total des malades. On n'a pas vocation à devenir un hôpital privé », avait immédiatement précisé Stéphane Fériaut, directeur du développement de l'AP-HP, pensant couper court à toute polémique. Cela n’a visiblement pas suffi…
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