A seulement 27 ans, Zinée est une étoile montante du rap, reconnue par ses pairs, comparée à l'iconique Casey, depuis son premier album, "Osmin", composé aux côtés du producteur Sheldon. Aussi bien saluée pour l'authenticité de ses mots que pour les mélodies de ses sons.
Mais si la Toulousaine décide aujourd'hui de lever, après quatre ans de créations (date de ses premiers EP), c'est pour aborder un sujet tabou qui la touche directement : une maladie, l'endométriose.
L'endométriose, c'est est un problème de santé, mais aussi un sujet de société. Loin d'être anodin, puisqu'il concerne directement une femme sur dix en France. Pourtant, celles qui en souffrent constatent que les choses bougent encore trop lentement quand il s'agit de reconnaître, prendre en compte et traiter la maladie.
Par exemple, 53% des Français pensent que les entreprises ont "un vrai rôle" à jouer dans l'accompagnement des femmes atteintes d'endométriose, nous apprend un sondage IPSOS pour la Fondation Recherche Endométriose. C'est pour cela que Zinée désire témoigner.
Dans les pages du magazine Red Bulletin, l'artiste s'exprime : "Je suis tombée malade en 2022. Je souffre d'endométriose profonde, une maladie qui touche une femme sur cinq, j'ai fait six mois d'immunothérapie, j'ai été opérée pour rien et j'ai perdu un ovaire. On m'a sectionné des nerfs, et depuis, je ne me sens plus ma jambe..."
Un témoignage éprouvant recueilli par la journaliste Chloé Sarraméa, qui assure "qu'aujourd'hui, la chanteuse va bien". Mais qu'à tête réposée, elle tient à alerter d'autant plus son audience : "J'aimerais prendre le temps et faire de la sensibilisation..."
"Tout ça est très vaste. C'est très difficile de résumer ça en quelques minutes mais c'est très important d'en parler...", développe encore la jeune rappeuse dans ce portrait pour Red Bulletin.
On y apprend notamment que l'artiste passe beaucoup de temps auprès de sa famille, isolée à la campagne, car "quand la maladie s'aggrave, elle ne peut pas vivre seule", relate la journaliste Chloé Sarraméa.
En parler, pour sensibiliser, défendre une meilleure prise en charge des femmes concernées, mener une lutte pour des avancées médicales, ce pour quoi se battent notamment deux personnalités médiatisées, Enora Malagré (depuis des années déjà) et Lorie, sujettes justement à cette maladie gynécologique chronique.
"On en parle beaucoup maintenant, mais ça n'avance pas ! Pas assez, on n'en guérit toujours pas... Je suis en colère. Je pense à toutes celles qui sont en crise comme moi. Je partage ma venue à l'hôpital pour que vous preniez bien conscience de ce qu'est cette saloperie de maladie. C'est ça, notre réalité. Il faut continuer le combat. Il faut que la recherche avance", expliquait d'ailleurs la journaliste engagée en 2023.
De quoi conférer une résonnance à ce sujet primordial.
Pour rappel, l'endométriose touche entre 10% et 20% des femmes en âge de procréer. 8 Français sur 10 (83%) affirment avoir déjà entendu parler de cette maladie. Ce n'est pas si mal. Cependant, du côté de la recherche, des moyens sont encore nécessaires : l'endométriose est diagnostiquée avec un retard moyen... de sept ans. Oui, c'est énorme.
On appelle cela "l'errance diagnostique".
Enora Malagré toujours, en 2022 : "Je ne suis pas en colère contre mon corps. C'est encore plus profond que ça. La colère, ça pourrait s'apaiser. Mon corps, je le rejette. C'est plutôt une forme de dégoût et de profonde tristesse. On ne vit pas vraiment avec l'endométriose. On va dire que c'est plus de la survie qu'autre chose"
A Red Bulletin toujours, Zinée conclut : "Je vais peut être contacter EndoFrance, l'association française de lutte contre l'endométriose".
Une prise de parole importante alors que les recherches et les tests en ce sens se poursuivent pour ne pas laisser les femmes dans l'ombre : en février 2022 était mis en place dans plusieurs CHU un test salivaire pour détecter la maladie...