Nathalie Kosciusko-Morizet l’affirme depuis une semaine : « Il y a eu à Paris une hausse de 40% des impôts ». Les impôts se montaient à « 2,2 milliards d'euros en 2001 » contre « 3,1 milliards aujourd'hui », ce qui fait « plus 40% » pour les habitants de la capitale affirme dans tous les médias la candidate UMP à la mairie de Paris. Mais ses calculs ne seraient pas tout à fait justes.
Selon France Info, qui recoupe ces chiffres avec ceux que l’on peut trouver dans le rapport financier de la ville et du département de Paris, NKM aurait tort. On peut ainsi y lire qu’en 2001, à l’arrivée de Bertrand Delanoë à la mairie, les recettes d'impôts (en dehors des droits de mutation) étaient de 2,329 milliards d'euros, contre 3,052 milliards en 2012, soit une hausse de près de 30% et non de 40%. Si l’augmentation est substantielle, elle n’a cependant pas été supportée entièrement par les Parisiens. Comme l’explique encore France Info, quand NKM évoque ces hausses, « elle raisonne sur les recettes totales des impôts locaux à Paris et non au niveau des ménages parisiens ». En effet, la candidate oublie de préciser que la base des impôts évolue d’année en année.
Ce qu’Anne Hidalgo ne s’est pas privée de rappeler : l’actuelle première adjointe au maire de Paris a ainsi répliqué à sa rivale que la hausse des recettes tirées des impôts locaux doit être mise en relation avec celle de la population. « Bien sûr qu’à Paris il y a eu plus de population, donc le produit des recettes fiscales a augmenté, 118 000 habitants de plus. Cela veut dire que Paris est dynamique, […] que Paris a renoué avec la croissance de la population, avec une dynamique de l’emploi », a-t-elle expliqué sur France Bleu. En douze ans, la population de Paris a augmenté, ce qui a mécaniquement entraîné une hausse du produit de l’impôt.
Reste que la pression fiscale a bien augmenté dans la capitale. Ainsi, la taxe d’habitation a connu une hausse de 26% depuis 2001, tandis que la taxe foncière est passée de 7,11% à 8,37%, soit une augmentation de 17% pour les Parisiens. En 2012, le montant moyen acquitté par un Parisien propriétaire de son logement (donc payant la taxe foncière bâtie) était de 1 239 euros.