L'Inde est le pays du monde le plus dangereux où vivre pour les femmes. Un bien triste titre établi par la Fondation Thomson Reuters en 2018, que cette nouvelle affaire glaçante ne risque pas de faire mentir.
Une jeune femme de 23 ans a été brûlée vive alors qu'elle se rendait au tribunal de Uttar Pradesh, au nord de l'Inde, ce mardi 3 décembre. Celle-ci venait faire entendre sa voix dans le cadre d'une affaire de viol, suite à sa plainte déposée en mars dernier à l'encontre de cinq hommes qui auraient abusé d'elle.
Selon plusieurs médias locaux, ces cinq mêmes hommes auraient kidnappé la jeune femme et l'auraient entraînée dans un champ voisin, à l'abri des regards. Sur place, ils l'auraient aspergée d'essence puis l'auraient brûlée vive. Retrouvée par la police quelques heures plus tard, la victime a été transférée à l'hôpital de Lucknow, en soins intensifs. Brûlée à 90%, elle se bat désormais pour sa survie.
Cette nouvelle affaire vient à nouveau ébranler le pays où, selon les statistiques locales, un viol est déclaré toutes les 20 minutes. Elle fait écho à une autre affaire très similaire, intervenue la semaine dernière dans le sud du pays, celle du viol et du meurtre d'une jeune vétérinaire de 27 ans, elle aussi brûlée vive par ses agresseurs.
Ces derniers auraient crevé les pneus de son scooter pour lui proposer ensuite leur aide. Dans un appel adressé à sa soeur, la jeune femme expliquait avoir peur et se méfier de ces quatre hommes. Les policiers ont retrouvé son corps incendié le lendemain matin, le jeudi 28 novembre.
Suite à la médiatisation de ce drame, des centaines de personnes avaient protesté samedi dernier devant le commissariat de la ville de Hyderabad, où se trouvaient les quatre agresseurs. Des manifestations ont également agité plusieurs villes du pays ce weekend.
Rien que sur l'année 2017, 32 000 viols ont été recensés en Inde. Un chiffre probablement bien en-dessous de la réalité, de nombreuses victimes n'osant pas porter plainte par crainte de représailles. Une réalité dont le monde a pris conscience en 2012, suite au viol collectif et l'assassinat d'une jeune étudiante dans un bus de New Delhi.
Si le pays affirme depuis faire de la lutte contre les violences faites aux femmes - agressions sexuelles, attaques à l'acide, mutilations génitales,mariages forcés... - sa priorité, le chemin risque d'être encore long.