« La France sera le premier pays au monde à adopter une mesure aussi générale », a souligné Patricia Schillinger, la sénatrice qui a rapporté le texte de loi. L’interdiction du bisphénol A (BPA) adoptée mardi par le Sénat est une lutte qui a commencé en juillet 2010 avec le boycott des biberons contenant ce composé chimique. Cette mesure étendue à l’Union européenne l’année dernière concernera tous les contenants alimentaires utilisés pour l'alimentation des enfants de moins de trois ans dès le 1er janvier 2013. Le 1er janvier 2015, l'interdiction s'appliquera à tous les autres contenants.
Le bisphénol A, composant chimique très répandu, se trouve dans les revêtements plastiques internes de canettes et boîtes de conserve, ainsi que dans certaines bouteilles en plastique et dans des composites dentaires. Un rapport de l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) a rappelé que le BPA est un perturbateur endocrinien, cancérigène et neurotoxique.
L’interdiction générale est repoussée au 1er janvier 2015 pour permettre aux industriels de s’adapter et surtout de trouver un autre composant de remplacement. Ces mêmes industriels déplorent ce choix et ils rappellent que l’Académie nationale de médecine jugeait l’interdiction « irréaliste en l'absence de produits de remplacement ayant fait la preuve de leur efficacité et de leur innocuité ».
Le prochain combat sera l’élargissement de cette loi aux phtalates et aux parabènes, autres perturbateurs endocriniens.
Nicolas Pasquier
Crédit photo : AFP
Bisphénol A : l'interdiction, casse-tête du Sénat ce mardi
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