C'est une actualité choquante qui bouleverse le pays. En Iran, Mona Heydari, 17 ans, a été assassinée par son mari et son beau-frère à Ahvaz, dans la province du Khuzestan. Elle était soupçonnée d'adultère. Elle a ensuite été décapitée. Son époux se serait baladé dans la ville en exhibant sa tête, souriant. Une vidéo captant la scène d'épouvante a été relayée sur les réseaux sociaux.
Selon le journaliste iranien Farzad Seifikaran cité par Le Parisien, la jeune femme aurait rencontré un Syrien réfugié en Turquie via Instagram. De quoi justifier le "crime d'honneur" aux yeux de son mari.
Comme le rapporte Le Figaro, beau-frère et mari ont par la suite été arrêtés par la police "lors d'un raid dans leur cachette". Mais cela n'a pas suffit à apaiser le pays. L'un des quotidiens du pays s'indigne de ce féminicide glaçant et s'interroge : "Un être humain a été décapité et sa tête exhibée dans les rues, le tueur en était fier. Comment peut-on accepter une telle tragédie ?".
Mona Heydari subissait des violences conjugales. Elle avait fui en Turquie six mois pour cette raison, avant de revenir en Iran sous la pression familiale, et notamment paternelle. Mariée de force à l'âge de 12 ans, la jeune femme était mère d'un petit garçon de 3 ans selon la journaliste et activiste iranienne Masih Alinejad.
Ce féminicide, et l'horreur des images qui s'ensuivirent, est considéré comme une véritable tragédie nationale. De nombreux défenseurs des droits humains ont appelé les autorités à réformer la loi contre les violences conjugales et à augmenter l'âge minimum du mariage pour les filles, actuellement fixé à 13 ans, comme le rapporte le Progrès.
"Les femmes appellent le Parlement à prendre des mesures urgentes pour combler certaines lacunes juridiques et les autorités doivent s'efforcer parallèlement pour élever le niveau de conscience de la population", a ainsi déclaré la vice-présidente iranienne chargée des Femmes et des Affaires familiales, Ensieh Khazali.