Violaine-Patricia Galbert : Il est indispensable de bien distinguer la jalousie nécessaire et la jalousie maladive ou pathologique, tout en sachant que quelqu’un qui affirme ne jamais être jaloux n’est pas normal.
En effet, la jalousie, en soi, est un sentiment naturel et humain. Très courant dans la sphère relationnelle en général, il est l’un des 7 péchés capitaux. On parle d’ailleurs d’envie car il consiste simplement à désirer ce que l’autre possède. La deuxième dimension repose sur la croyance suivante : « Je tiens à cette personne, je n’ai pas envie de la partager ». Mais ce raisonnement évolue généralement grâce à l’éducation reçue par les parents. En inculquant les normes de la société, ils permettent à l’enfant, une fois adulte, d’accepter la jalousie et la frustration qu’elle engendre ainsi que les séparations inhérentes aux relations amoureuses.
Mais certaines personnes n’y parviennent pas et vont être capables de gestes inconsidérés si elles sentent que l’être aimé leur échappe. On parlera alors de jalousie pathologique. Celle-ci peut être résumée en une phrase : « J’ai besoin de toi ». L’autre devient alors un objet sans capacité d’être libre, de désirer autre chose. La jalousie maladive témoigne davantage d’un amour de soi que de l’autre. En effet, le jaloux se comporte en véritable propriétaire. Son conjoint lui appartient et chaque changement d’habitude va être interprété comme une preuve de tromperie : un nouveau parfum, une nouvelle tenue, un rendez-vous chez le coiffeur, etc. Il ne s’agit plus d’amour mais bel et bien de possession.
V-P. G. : La jalousie pathologique peut être liée à un traumatisme, comme un abandon dans l’enfance, ou à une mauvaise expérience lors de la première histoire d’amour. C’est aussi, parfois, la conséquence d’un déficit d’apprentissage, d’une relation fusionnelle avec le père ou la mère, ou l’influence d’un environnement familial patriarcal. Quoi qu’il en soit, ce trouble de l’attachement, qui peut se déclarer à n’importe quel âge, témoigne essentiellement d’une mauvaise estime de soi et d’un manque de confiance en soi. Le jaloux se sent si dépendant de son conjoint que sa présence est une question de vie ou de mort. Parallèlement, il est persuadé qu’il pourrait être remplacé à tout moment, et ce, par n’importe qui. C’est une vraie paranoïa.
V-P. G. : Il serait faux de dire que les femmes usent de la violence mentale quand l’agressivité physique serait réservée aux hommes. Les jaloux pathologiques, quel que soit leur sexe, ont recours à la violence de manière très pragmatique pour recadrer un comportement qu’ils considèrent déviant. Pour être sûrs d’attirer l’attention, ils utilisent ce qui sera le plus douloureux pour « l’être aimé ». Ainsi, face à une présumée tromperie ou à une éventuelle rupture, certains peuvent aller jusqu’à attenter à la vie de l’autre. D’ailleurs, la majorité des crimes passionnels sont motivés par la jalousie pathologique.
V-P. G. : Il est parfois possible d’améliorer les choses en consultant un thérapeute de couple. Ce spécialiste aidera le patient à enlever les lunettes de la jalousie, et en cherchant l’origine de sa peur de l’abandon, lui permettra de retrouver confiance et estime de lui-même.
Mais bien souvent, les jaloux n’ont pas conscience de leur comportement, leur faire suivre une thérapie s’avère donc difficile sauf s’ils sont confrontés à un ultimatum du type : « la thérapie ou la rupture ».
Enfin, mon dernier conseil serait de prendre rapidement ses distances avec un jaloux pathologique, si l’on s’aperçoit de son trouble au début de la relation.
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