Les droits des personnes trans sont des droits humains.
Ca, une athlète de haut niveau vient le rappeler aujourd'hui : la très remarquée sprinteuse italienne Valentina Petrillo, qui n'est pas simplement une sportive pro, mais une figure historique : en participant aux Jeux de Paris 2024, elle devient effectivement la première personne trans à concourir aux Paralympiques. C'est un grand jour pour la communauté LGBTQ.
Moins heureux cependant est l'événement pour les transphobes qui ne manqueront pas d'y aller de leurs remarques nauséeuses - on attend forcément le commentaire d'une célèbre romancière britannique connue pour ses propos "polémiques" à ce sujet... Mais à trop se focaliser sur ces sempiternelles vagues de haine, on en oublie la question qui importe le plus : qui est Valentina Petrillo ?
Portrait.
Première athlète ouvertement transgenre à participer aux Jeux paralympiques, récemment qualifiée pour les demi-finales de son épreuve des 400 m, la sprinteuse est effectivement venue chauffer la piste du Stade de France avec un temps de 58 sec 35/100e.
Il faut dire que depuis longtemps Valentina Petrillo a pour habitude d'aligner les performances physiques, en de multiples domaines. Oui, car elle a également pu pratiquer le cécifoot par le passé, épreuve très différente s'il en est.
Double médaillée de bronze aux championnats du monde (épreuves du 200 et du 400 mètres), elle était déjà à deux doigts de participer aux Jeux de Tokyo il y a trois ans de cela, ce qui représentait son plus grand rêve - désormais concrétisé. Depuis sa jeunesse, elle rêve d'exceller à cette compétition internationale. En 1996 d'ailleurs, elle s'entraînait déjà pour ce faire.
L'athlète concoure dans la catégorie T12, correspondant aux déficients visuels. Effectivement, elle souffre de la maladie de Stargardt, qui correspond à une affection génétique de la rétine - on parle aussi de maladie orpheline héréditaire des yeux. Cela signifie que la sportive, depuis l'adolescence, voit sa vue se dégrader. Cette maladie engendre chez la personne concernée des lésions rétiniennes particulières.
Son coming out transgenre date de 2016.
Mais il a tout de même fallu à la sportive attendre l'année 2023 pour être reconnue en tant que femme (car les femmes trans sont des femmes, désolé JK Rowling) par l’administration italienne.
Un pays qui, au vu de sa couleur politique actuelle, n'est pas des plus tendres envers les personnes transgenres. Et les personnes LGBTQ en général. Et les femmes, et les féministes....
A l'AFP, l'athlète préfère privilégier l'espoir. Elle déclare aujourd'hui : "Quand j’étais un homme, je n’étais pas moi-même. Je courais toujours avec le frein à main... Je sais que je vais être critiquée mais je n'ai pas peur : je me suis battue pendant des années pour en arriver là, je suis moi, et je vis mon rêve... En fait je veux être une référence, une source d’inspiration !"
Et pour ceux qui se posaient (sans grande bienveillance) la question : oui, son taux de testostérone lui permet de participer aux épreuves féminines de para-athlétisme, après vérification officielle. On lui souhaite désormais d'accomplir de beaux exploits.