Après une condamnation en 2015 pour corruption de mineurs, Jean-Luc Lahaye a été placé en garde à vue le 3 novembre dernier pour "viols et agressions sexuelles sur mineur de plus de 15 ans", ainsi que "corruption de mineur" pour des faits qui se seraient déroulés entre 2013 et 2018. Le chanteur de 68 ans aurait agressé deux adolescentes de 16 et 17 ans.
Comme le rapporte Le Parisien, Jean-Luc Lahaye est soupçonné d'avoir violé deux anciennes fans mineures, lesquelles ont été soumises à des expertises psychologiques. "Elles avaient alors 46 et 48 ans d'écart avec l'artiste, bien que majeures sexuellement", souligne le quotidien. L'une d'entre elles, Roxane, relate des actes sexuels "incroyablement brutaux et humiliants" : "les pénétrations étaient violentes et douloureuses, je pensais que j'allais mourir, je tremblais de tous mes membres", a-t-elle déclaré aux enquêteurs.
Selon la jeune femme toujours, sa mère était au courant de sa relation avec le chanteur, elle emmenait même sa fille le voir et "patientait dans la voiture durant leurs ébats". Mère et fille auraient même partagé une chambre "jumelle à celle de l'artiste lors d'une nuit intime à l'hôtel", relate encore Le Parisien.
Quant à Emeline, elle évoque 52 rapports intimes avec Lahaye, qu'elle qualifie "d'animal".
Des révélations sordides.
Dans cette enquête, c'est notamment le rôle "trouble" des mères qui est fortement questionné. La mère de l'une des plaignantes, Emeline, était admiratrice elle-même de Jean-Luc Lahaye, et aurait facilité leurs rendez-vous. "Cette quadragénaire emmenait l'adolescente à ses rendez-vous sexuels en toute connaissance de cause et a reconnu avoir eu elle-même un rapport avec le chanteur", détaille à ce titre l'enquête du Parisien. "Pire, à la demande de l'artiste, elle aurait accepté de filmer les ébats de sa propre fille".
Emeline témoigne de violences sexuelles et physiques. Elle aurait perdu sa virginité "au cours d'un rapport brutal dans le duplex de l'artiste" et aurait également reçu dix-sept coups de cravache "pour son 17e anniversaire".
"Elle était très en demande et infatigable, c'est le souvenir que j'ai d'elle. J'ai de bonnes raisons de croire qu'elle prenait du plaisir. Je crois avoir été doux avec elle. Elle n'a jamais pleuré non plus, sinon j'aurais arrêté. Je ne comprends pas qu'après tous ces sévices, elle continue de me voir", se défend de son côté Jean-Luc Lahaye, dénonçant ce qu'il intitule "une association de destruction massive". A l'écouter, les deux plaignantes, Roxane et Émeline, seraient liguées contre lui par "vengeance".
"Ce qui est ennuyeux avec la moralité, c'est que c'est toujours celle des autres. Je pense que nous avons tous une moralité propre avec ses variations, c'est une partition avec ses notes. Il y a des notes qui s'accordent très bien avec d'autres et il y a des dissonances", se serait également défendu le chanteur auprès des enquêteurs.
Ces derniers prennent enfin en considération les propos de la fille de l'artiste, Margaux Lahaye. Auditionnée, celle-ci a déclaré avoir été "manipulée et instrumentalisée" par son père en prenant contact avec Roxane pour "l'orienter dans ses déclarations à la police". Son père, a-t-elle ajouté, aurait déjà été violent à son encontre. Margaux Lahaye, précise Le Parisien, aurait notamment été victime "d'étranglements à mains nues".
Jean-Luc Lahaye est actuellement incarcéré à la prison de la Santé à Paris et aurait formulé un appel de sa mise en détention provisoire.