Monde
Des stars de la K-pop accusées de violences sexuelles en Corée du sud
Publié le 19 mars 2019 à 16:05
Par Marguerite Nebelsztein
La Corée du sud est secouée par plusieurs affaires de violences sexuelles qui touchent du personnel politique mais également la police et des stars de la K-pop.
Le chanteur de K-pop Seungri accusé de violences sexuelles Le chanteur de K-pop Seungri accusé de violences sexuelles© Getty Images
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La K-pop est devenue depuis plusieurs années la vitrine de la Corée du sud. Ces groupes ultra-lisses de chanteurs et chanteuses sont un moyen de faire rayonner la culture du pays dans le monde. Mais plusieurs stars de la K-pop sont aujourd'hui accusées d'être impliquées dans des cas de violences sexuelles.

Dans ce qui n'est pas sans rappeler la Ligue du LOL en France et le fonctionnement des boys club, ces chanteurs auraient constitué un groupe de discussion où l'un d'entre eux, Jung Joon-young, auraient partagé des vidéos de lui ayant des relations sexuelles avec des femmes. Sans leur consentement.

Feraient partie de ce groupe de discussion, Seungri du groupe Big Bang, Lee Jong-hyun du groupe CNBlue, Choi Jong-hoon de FT Island et Yong Jun-hyung de Highlight (anciennement Beast).

Le chanteur Jung Joon-young, à l'origine du partage des vidéos, a été longuement interrogé par la police et aurait, selon le Korean Times, avoué ses méfaits. Il passera devant une cour de justice jeudi 21 mars. Il y sera décidé si oui ou non le chanteur est arrêté.

Le chanteur Seungri accusé de violences sexuelles

L'un des membres de ce groupe, Seungri, n'est pas seulement un chanteur star. Il est aussi homme d'affaires et est aujourd'hui sous le coup d'une enquête pour abus sexuel, trafic sexuel et d'avoir drogué des clientes de l'une de ses anciennes boîte de nuit de Séoul, comme le rapporte le quotidien hongkongais le South China Morning Post.

Il est également soupçonné d'avoir essayé de soudoyer des investisseurs avec des prostituées. Deux employés de la boîte de nuit ont été arrêtés et des dizaines d'autres personnes sont soupçonnées dans une affaire de trafic de drogue dans le club.

Un policier semble également avoir été soudoyé pour se taire. L'homme qui a lancé l'affaire en essayant de protéger une femme visiblement droguée dans la club a été ce soir-là battu par des policiers.

Interrogé par le South China Morning Post, le sociologue Michael Hurt de l'université de Séoul analyse l'affaire : "Je ne pense pas que la K-pop ait un problème de masculinité toxique, je pense que la société coréenne en a un [...] Les Coréens ont fait de la caméra une arme".

Une militante coréenne des droits des femmes, Bae Bok-ju, déclare dans le South China Morning Post : "Cette affaire montre que les stars masculines de la K-pop ne font pas exception lorsqu'il s'agit de faire partie de cette réalité très inquiétante qui exploite les femmes."

La K-pop rapporte beaucoup d'argent à la Corée du sud. En 2017, cette industrie a engrangé plus de quatre milliards d'euros de chiffre d'affaires.

Une affaire qui en cache d'autres

Ça n'est pas la seul affaire de violences sexuelles qui secoue actuellement la Corée du sud. En 2009, l'actrice Jang Ja-yeaon s'était suicidée par pendaison en laissant une lettre où elle racontait avoir été forcée par son agence de talents d'avoir des relations sexuelles avec trente hommes, y compris un rédacteur en chef d'un grand journal local.

L'affaire a été relancée après la sortie d'un livre en ce début d'année. Le président coréen Moon Je-in lui-même a demandé la réouverture du dossier par la justice. Il a également rouvert une affaire concernant un ancien ministre de la justice qui se serait vu "offrir" les services de prostituées en échange d'arrangement pour un promoteur immobilier.

Blanchi une première fois en 2013, des femmes sont sorties de l'ombre avec des accusations de viols et de sextape.

La Corée du sud est une société très patriarcale peu touchée par la libération de la parole planétaire. L'année dernière cependant, des milliers de femmes avaient manifesté contre les caméras espionnes dont elles sont les victimes. Des mini-caméras qui les filment par exemple aux toilettes et dont les images sont ensuite utilisées de manière frauduleuse.

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