"Ce que vous attendiez arrive enfin : Skims Maternity ! La marque qui offre le meilleur confort et soutien pour votre corps lorsqu'il change pendant et après la grossesse". Ces mots de Kim Kardashian herself nous vendent avec beaucoup de concision sa nouvelle ligne : Skims donc, dédiée aux femmes enceintes, et lancée le 16 septembre prochain. Vous souhaitez avoir quelques aperçus desdits vêtements ? Pas de soucis, la page Instagram de la gamme en regorge.
Affublées de ces fins maillots de corps plus ou moins transparents, les modèles y affirment leur confiance en elles et vantent les vertus de ce "confort" érigé en argument marketing. Plutôt positif donc - voire même body positive. Oui, mais comme souvent avec Kim Kardashian, l'enthousiasme n'est pas général sur la Toile, loin de là. Et il en faut peu pour que les avis contraires émergent...
Et c'est de la bouche de l'actrice britannique de la série The Good Place et activiste body positive Jameela Jamil que se déploie cette opinion critique par exemple. L'espace d'un post Insta, la militante fustige ce besoin d'esthétiser la grossesse. Comme si rendre "glamour" les corps des femmes enceintes était une injonction. Un coup de gueule qui vaut le détour.
"J'aimerais que nous puissions normaliser la grossesse en nous concentrant sur l'intérieur d'un corps de femme enceinte et pas sur l'extérieur", poursuit Jameela Jamil. Comprendre, cette ode à une grossesse à la fois "cosy" et "stylée" ne brise pas tant de tabous que cela. A vouloir normaliser ces "changements" qu'elle évoque sans s'y s'attarder, Kim Kardashian ferait-elle la promo d'injonctions à la féminité bien rétros ? C'est l'avis de la militante, qui s'adresse directement au coeur de l'audience de Skims : "Vous n'avez pas besoin que vos formes soient 'corrigées' ou masquées. Il vous suffit juste de faire de votre mieux pour être aussi heureuse dans votre situation".
Un mantra style "soyez vous-mêmes" fidèle aux convictions de la comédienne britannique, qui, on l'a compris, goûte peu à cette "fashion" des vêtements de grossesse. A la lire, l'enjeu de la mode dans ce domaine n'est qu'un "obstacle" de plus, source de "soucis" pour toutes celles qui n'en manquent pas durant cette phase plutôt particulière. "Si vous vous sentez gênée comme vous êtes, vous n'êtes pas le problème, c'est notre société qui a énormément échoué à ce sujet", tacle-t-elle encore. Au sujet de quoi ? Des complexes relatifs au corps féminin , de l'acceptation de ces "nouvelles courbes" aux vergetures si "shamées"...
Oui, ces "vergetures de maman" dont la mannequin Ashley Graham délivrait un joli éloge dans les pages du magazine People. "Avec mon nouveau corps post-partum, je ressens plus de poids sur moi, j'ai des vergetures... Si bien qu'au début, j'ai vraiment dû me dire: 'D'accord, nouveau corps, nouvel état d'esprit.' Mais aujourd'hui je me sens tellement autonome ! Je me sens bien. Nous avons toutes des choses que la société nous a dit de cacher. Mais pourquoi devons-nous le faire au juste ?", demandait-elle alors. Une question toujours autant d'actualité...
Et c'est justement cela que reproche Jameela Jamil à Kim Kardashian : "cacher" une certaine réalité sociale en en dévoilant trop. Beau paradoxe. Mais Kim K. n'en démord pas. Face à cette mini-polémique, elle décoche un avis de réponse sur ses réseaux : "À tous ceux et celles qui ont un problème avec les vêtements de maternité, je rappelle que Skims n'est pas là pour 'affiner' les formes mais pour les soutenir", écrit-elle. A vous de juger.