L'éjaculation féminine© ThinkStock
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L'éjaculation féminine divise l'opinion des professionnels : pour certains elle est de l'ordre d'un épiphénomène, pour d'autres - qui généralement font profits de leurs conseils - il ne tient qu'aux femmes de s'exercer un peu pour y arriver.
Or rien n'est plus rébarbatif, a priori, que de faire de longs efforts à se masturber selon un mode d'emploi précis, dans un lieu peu confortable comme la salle de bain ou la cuisine, pour ne pas risquer de tremper les draps ou le canapé. Cependant la promesse d'orgasmes intenses et donc particulièrement appréciables méritent sans doute de ré-examiner la question et, mieux encore, de trouver une autre solution.
L'habitude chez les femmes de tout contrôler
Les dernières études - qui confirment que le liquide n'est pas de l'urine, sans pouvoir encore comprendre d'où il vient - affirment qu'en réalité toutes les femmes éjaculent un liquide au moment de l'orgasme, mais que, au lieu de se laisser aller complètement, elles se retiennent. Le fluide, au lieu d'être libéré, est refoulé.
Cet orgasme rétrograde, fréquent et répertorié depuis longtemps chez les hommes, serait une réalité permanente chez les femmes, depuis aussi longtemps - des siècles ! - qu'on leur a appris à contenir, à réfréner leur sexualité. Même si les choses ont évolué depuis, les femmes ont pris l'habitude de toujours tout contrôler chez elles, de leur apparence physique à leur comportements. Par exemple, au quotidien, elles croisent les jambes et tiennent leurs bras le long du corps, tandis que les hommes s'asseyent avec les jambes écartées, les bras si possibles ouverts sur les fauteuils avoisinants : ils sont dans l'ouverture. Les unes essaient de "bien se tenir", les autres occupent le plus d'espace possible pour affirmer leur confiance en eux et en leurs érections. De la même façon, au lit, les femmes se laissent peu aller car la petite voix interne souvent critique les empêche à se laisser totalement aller.
Par conséquent, fermées sur elles-mêmes, elles ont des orgasmes minorés, une situation qu'elles jugent préférable à une exposition trop grande de leur physique, de leurs émotions, de leurs sensations.
Plus on jouit, plus on a envie de jouir
Pourtant, le lâcher-prise, comme l'ouverture sur la vie et sur les autres si souvent vantées par les coachs sont aussi indispensables dans la sphère privée que dans les sphères sociales et professionnelles. Il faut avoir confiance en soi pour connaître des orgasmes intenses et il faut enchaîner les orgasmes pour atteindre les sphères supérieures du plaisir. Si les partenaires expéditifs ou négligents n'aident pas, au moins la masturbation dans ce cas doit permettre de se satisfaire régulièrement et plusieurs fois de suite, en ne pensant à rien d'autre qu'à son plaisir (pour celles qui se mettent inéluctablement à penser à leurs to-do listes du lendemain, je conseille les podcasts de littératures érotiques, les films X, les photos d'hommes dénudés et appétissants, bref, tout ce qui ramène l'esprit au plaisir charnel).
Car si les hommes sont fatigués après avoir joui et ont besoin d'un moment de repos (la période réfractaire, qui sert à re-fabriquer des spermatozoïdes) ceux des femmes sont énergisants. Si elles se font câlines auprès de leurs partenaires après l'amour, ce n'est pas par sentimentalisme, mais parce que les rapports ont été trop rapides pour elles et que leur corps en réclame encore. Il reste toujours les doigts et les sextoys pour recommencer et, à force de recommencer, connaître des orgasmes hors du commun qui donnent des sensations fortes (même si c'est un peu effrayant la première fois).
Que l'éjaculation féminine ait lieu avec ou sans l'aide d'un partenaire, elle est une nouvelle preuve que la sexualité fonctionne sur des principes vertueux : plus on jouit, plus on a envie de jouir et meilleur c'est. Et plus on jouit, mieux on se porte, à tous points de vue. Aucun amant digne de ce nom ne saurait être critique d'orgasmes si puissants que les draps s'en souviennent...