A l’origine de ce mouvement de grève des "dames pipi", un changement de prestataire pour l’entretien de plusieurs Relais toilettes en Ile-de-France. La SNCF a choisi de remplacer l’entreprise Spacio Confort par 2theloo, une société néerlandaise. Sauf que celle-ci déclare ne pas vouloir reprendre les employés avec leur ancienneté.
« On ne peut pas reprendre [les employés] exactement dans les mêmes conditions qu'avant puisque nous ne sommes pas une société de nettoyage, et donc on n'entre pas dans le cadre de la convention », a déclaré Almar Hotlz, gérant de la société néerlandaise, au Figaro. 2theloo est en réalité une entreprise de « boutiques toilettes » et propose plutôt des services de ventes. Selon lui, la société pourrait donc se passer des services des dames pipi.
2theloo propose donc aux salariés d’envoyer leur candidature. Selon les syndicats FO et CGT, si les dames pipi veulent garder leur poste, elles vont devoir envoyer leur CV et ainsi postuler comme n’importe qui. Problème : les conditions d’embauche exigent aux candidats de parler anglais et de savoir vendre. Les plus anciennes risquent d’avoir du mal à défendre leur poste. « On est toutes des mères de familles. On fait quoi, nous, si on travaille plus ? Ils nous jettent comme des vieux chiffons », s’indigne une dame pipi de la gare du Nord.
Le secrétaire général FO Propreté reste confiant et rappelle qu’il existe « une convention collective des entreprises de propreté qui stipule que si l'ancien prestataire perd le contrat, le nouveau doit reprendre tout le personnel œuvrant sur le site, sauf le personnel cadre ».
La SNCF qui cherche une sortie de crise rapide pour éviter de pénaliser les voyageurs, a réuni les protagonistes le 14 janvier. Il a été convenu que l’ancien prestataire Spacio Confort reprenne temporairement le marché dans l’attente d’une solution. Les syndicats doivent déposer un référé aux Prud’hommes pour contester le nouveau contrat. Les Dames pipi exigent d’être reprises avec leur ancienneté et continueront leur grève tant qu’elles n’en auront pas l’assurance.