Les tampons et les serviettes hygiéniques sont-ils des coquetteries ? Oui, à en croire la taxation de ces produits d'hygiène. En effet, alors que l'Australie a instauré, il y a quinze ans, un taux réduit de TVA à 10 % sur les produits jugés de première nécessité, comme la crème solaire ou encore les préservatifs, les serviettes hygiéniques et tampons demeurent, eux, taxés au taux courant de TVA de 20 %. Trop pour l'étudiante Subeta Vimalarajah qui a décidé de lancer une pétition en ligne baptisée : "Arrêtez de taxer mes règles !" .
"Avoir ses règles, ce n'est pas seulement inconfortable et embêtant, c'est aussi cher ! On n'achète pas des tampons et des serviettes hygiéniques pour le plaisir, alors pourquoi faut-il payer 10% en plus toutes les trois ou quatre semaines ?", s'indigne Subeta Vimalarajah, sur le site de pétition Community Run. Cette taxation représenterait, d'après l'étudiante, une manne financière de 10 millions de dollars (9 millions d'euros) au gouvernement australien.
Les quelque 100.000 signatures déjà récoltées par la pétition ont poussé le ministre des Finances, Joe Hockey, à annoncer, mardi 26 mai, un réexamen du bien-fondé de cette taxe en Australie. "Je vais évoquer la question lors de la réunion en juillet des ministres des finances des différents Etats", a précisé le ministre, tout en rappelant qu'une éventuelle modification devrait recevoir l'aval du gouvernement fédéral et des exécutifs territoriaux, jouissant actuellement des recettes générées par la "taxe tampon".
En France, où le taux de TVA sur les serviettes et tampons est également à 20 %, le débat sur le coût des règles a été relancé à la fin du mois de février par le collectif féministe "Georgette Sand". Celui-ci avait réclamé, dans un communiqué, que le taux sur ces produits d'hygiène intime "passe à 5,5% comme pour d'autres produits "de première nécessité", tels que l'eau, les denrées alimentaires ou les préservatifs". Georgette Sand allait même plus loin en demandant à ce que, à l'instar des médicaments remboursables par la Sécurité sociale, les tampons et serviettes affichent un taux de TVA de 2,1%.
La pétition "Règles et TVA : le tampon on l'a en travers de la gorge !", lancée par le collectif et adressée au ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin, a recueilli près de 10.000 signatures. Pas de quoi faire bouger le petit doigt de Bercy pour le moment puisqu'aucune avancée dans ce sens n'est prévue. Le "redressement dans la justice" ne passe donc visiblement pas par les serviettes et les tampons.