Ollivier Pourriol commence sa brève carrière de chroniqueur au Grand Journal de Canal+ en août 2011. Incapable de trouver sa place dans l’émission où il doit se positionner en tant « qu’intellectuel de la bande », il ne restera que quelques mois à l’antenne. Il publiera lundi 15 mars un témoignage de son expérience, sous forme de recueil de dialogues avec les autres animateurs, la production, la rédaction, les techniciens… Un « récit désopilant, parfois cynique, souvent très drôle », selon le site puremedia.com qui livre quelques morceaux choisis du témoignage d’Ollivier Pourriol. Rien n’échappe à l’œil acerbe du philosophe, perdu dans les rouages de la télévision.
Un bordel savamment organisé
Débarqué dans l'émission, le nouveau chroniqueur a du mal à prendre ses marques : sans chronique (« on a pas de place »), il est supposé prendre la parole de lui-même, sans pour autant parler quand il veut ou comme il veut. Les ordres lui parviennent directement dans l'oreillette : « trop long », « trop court », « tu n’as pas posé de question ». L’émission est, sous son dehors de plateau fun où règne un joyeux bordel, réglée comme du papier à musique. Le producteur lui explique que Le Grand Journal est « statutaire. Comme Vogue. Quand les gens lisent Vogue, c’est pour savoir ce qu’ils doivent penser ». Le rôle des chroniqueurs, donc : dire aux gens quoi penser, parfois sans même savoir de quoi ils parlent. Ollivier Pourriol révèle qu’un livre chroniqué n’a souvent pas été lu : « Je lis la première page, la dernière page et la page 100 », aurait expliqué un chroniqueur au nouveau venu en guise de bon tuyau.
De plus en plus largué dans ce monde télévisuel, Pourriol se voit suggéré par Jean-Michel Apathie d’être « moins cérébral », un comble pour celui qui est supposé être la caution intellectuelle de l’émission. On lui interdit de citer à l’antenne des philosophes, poètes ou écrivains, ce qui serait « trop excluant » pour le téléspectateur qui pourrait être dépassé face à trop culture. Ollivier Pourriol a depuis été remplacé par Augustin Trapenard, chroniqueur littéraire plus à l’aise dans son rôle d’intello du Grand Journal.
Victoria Houssay
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