Le député UMP Henri Guaino a écrit une lettre ouverte de cinquante pages à François Hollande pour exposer ses arguments contre la PMA. Actuellement en kiosque, cet écrit relié évoque la question de la filiation et du droit de connaître ses origines et brandit le spectre de l'inceste sans toutefois le citer explicitement : « Pensez à tous ces enfants qui, cherchant d'où ils viennent, ne trouveraient que des éprouvettes, des banques de sperme, des ventres loués, des manipulations génétiques, peut-être, un jour, des utérus artificiels… [...] Pensez à ces enfants qui pourraient avoir des dizaines, des centaines peut-être, de frères et de sœurs, qu'ils ne connaîtraient pas et qui pourraient s'épouser entre eux sans le savoir ».
Sur le plateau de Dimanche Plus face à Anne-Sophie Lapix, Henri Guaino a nuancé son opposition à la PMA et a dit admettre qu'elle existe pour raisons médicales : « Je suis contre la PMA en général. J’admets, et c'est ainsi, qu’elle existe pour des raisons médicales, pour des couples qui ont des raisons d’être stériles ou en cas de maladie sexuellement transmissible grave. Aujourd’hui c’est encadré. Nous allons faire sauter tous les cadres ». Pour le député, le don du sperme, toujours pour pour des raisons médicales, ne pose pas problème, car « il y a au moins une mère identifiée ». À la journaliste qui lui rappelait que c’est aussi le cas des couples de femmes qui ont recours à cette pratique, le député a répliqué par le risque de « la marchandisation des corps » indissociable selon lui de la gestation pour autrui : « Nous allons ouvrir la voie à une société où ça deviendra naturel, normal, banal donc on va vers la marchandisation des corps. »
Salima Bahia
PMA : les députés socialistes renoncent à leur amendement
PMA : les lesbiennes françaises condamnées à faire des "bébés Thalys" ?
Amendement PMA : une trentaine de députés PS refusent de le signer
Interdits d’enfants : "Le débat sur la GPA n’a pas eu lieu"