Les Italiens ne sont plus d'humeur à faire l'amour. Selon une étude commandée par la Société italienne d'Urologie (SIU) et l'Association des gynécologues hospitaliers italiens (AOGOI), reprise par MyEurop.info, plus de 16 millions d'Italiens connaîtraient des défaillances sexuelles. La raison de cette baisse de vigueur ? La crise économique, qui perturberait le moral des Italiens et dégraderait leurs relations de couple.
« Les dysfonctionnements sexuels sont de plus en plus fréquents chez les Italiens. La crise économique remet en question le "pouvoir" du mâle au sein du couple. Sans parler des modèles sexuels faciles véhiculés par des publicités pornographiques soft qui réduisent le désir et minent les capacités sexuelles, notamment chez les hommes », explique Vincenzo Mirone, secrétaire général de Société italienne d'Urologie.
Il semblerait donc que la routine, la dépression, l'alcool ou encore le tabac ne soient plus les seuls facteurs mis en cause dans la baisse de la libido. Selon les résultats de l'étude, c'est le poids de la crise qui est mis en cause, celle-ci s'étant immiscée jusque sous les draps de nos voisins italiens. Résultat, avec un moral en berne, les couples s'oublient et se déchirent. En témoignent les divorces et les séparations en constante augmentation dans le pays. « Je n'ai jamais eu autant de clients ! Avec la crise, de plus en plus de couples se séparent car ils ne se supportent plus. Les soucis minent leur entente sexuelle, auparavant cordiale », constate l'avocat Corrado Giacchi sur le site MyEurop.info.
Alors, pour booster la sexualité des Italiens, les spécialistes ont demandé l'ouverture d'un service public « pour la santé sexuelle du couple ». Cette initiative, inédite en Europe, a séduit la ministre de la Santé Beatrice Lorenzin, qui a annoncé la mise en place d' « Urgences couples », ou « Urgences du sexe », qui seront implantées dans les départements d'urologie et de gynécologie. « Les gynécologues et les urologues partageront les cabinets pour recevoir les patients et leur donner des conseils, ce qui permettra d'éviter de faire plonger un peu plus les comptes de la Sécurité sociale, déjà largement dans le rouge », explique Vincenzo Mirone.
Un premier centre ouvrira à Naples d'ici la fin de l'été. D'autres suivront à Rome, à Milan et à Palerme avant la fin de l'année. Et pour motiver les Italiens à consulter, un tarif couple sera mis en place : les patients paieront un seul ticket modérateur par visite. Selon Le Quotidien du médecin, la séance coûtera entre 10 et 30 euros, et pourra être gratuite pour les couples dont les revenus sont insuffisants.
Le rapport détaille par ailleurs que quelque huit millions d'Italiens rencontrent des problèmes d'érection, d'éjaculation précoce ou de baisse du désir. Quatre millions d'Italiennes souffrent d'anorgasmies, un million de vaginisme et deux millions et demi ont de moins en moins envie de faire l'amour. Le ministère de la Santé a d'ailleurs lancé une campagne publicitaire sur les problèmes d'éjaculation précoce.
Elodie Cohen Solal
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