Quand considère-t-on réellement que l'éjaculation est « précoce » ? Le doute vous habite et c'est normal, car les avis divergent (si l'on ose dire) sur ce point. Pour certains, l'éjaculation est prématurée si elle intervient dans 50% des cas avant d'avoir satisfait la femme. Pour d'autres, on parle d'éjaculation précoce lorsque le coït n'a pas dépassé les huit à quinze mouvements mais, pour la plupart, on la place empiriquement sous la barre symbolique des 30 secondes. Si vous êtes victime du fameux coup qui part trop vite, que ce soit de façon ponctuelle ou récurrente, voici les attitudes à éviter :
« Mais attends c'est RIEN ! On s'en FICHE ! On s'aime pour d'autres raisons pas vrai ? » Autant prendre direct votre sécateur car vous l'aurez compris, pour lui, ça n'est pas rien, mais TOUT son univers qui s'écroule et c'est tant mieux car oui, il aimerait vous donner du plaisir (et accessoirement avoir le temps d'en prendre au passage).
« Attends mais c'était génial ! Je te jure j'adore comme ça. Bon, on va manger ? » S'il s'avère que votre grand raout sexuel hebdo a duré moins que le générique de Top Chef, il comprendra que l'atroce vérité est telle que vous n'osez même pas aborder le sujet avec lui. Soyez honnête (dans la limite du raisonnable). Comme ça, lorsque les choses s'amélioreront et que vous le lui direz, il vous croira.
« Haaaaaannnnn ! Mais c'est HorrIIIIBLE ! Notre sexualité est LAMENTABLE ! Notre couple ne PEUT PAS survivre à un tel DÉSASTRE ! ». Pas sûr que votre partenaire, déjà au fond du trou (quoique), ait besoin que vous l'enfonciez davantage. Partez donc mater Top Chef, ça vous détendra.
« Avec Jean-Bernard ça n'arrivait jamais. Je t'ai dit qu'une fois on avait tenu deux heures trente ? Rhooo là là mais c'était FOU, un ORGASME... j'y pense encore souvent ! » Évidemment, on s'en passera. Mais pas sûr que « Michel était comme toi, un vrai lapin. Tu me diras, Vincent aussi. Pouf ! À peine le temps d'ouvrir le rideau que c'était déjà le générique de fin ! Enfin, aucun n'était aussi rapide que toi choupinou, ça c'est clair ! » le rassure davantage.
Telle une méchante chaîne de télévision qui, faute d'audimat, supprime une émission après le premier numéro, vous refusez de retenter l'abominable expérience. « Non mais franchement c'était tellement MINABLE la dernière fois, t'as vraiment envie de réessayer ? Ça va nous gâcher la soirée… ». Ça ne risque pas de s'arranger. À savoir : plus les essais sont espacés, pire sera la prochaine tentative (visualisez une grenaille dégoupillée...).
« Si tu ne fais pas d'efforts je me tape le mec du kiosque ! » Votre mec n'est ni un enfant ni un petit chien, donc pas la peine de lui mettre le nez dans son caca. Quant à son « problème », il n'y est pour rien. En revanche, lorsqu'il sera allé voir ailleurs si vous y êtes, peut-être est-ce vous qui regretterez votre gentil lapin.
[En pleine action] : « Attention…. Attention… non non retiens-toi… retiens-toi… RETIENS-TOI CH'TE DIS ! Rho NOOooooo ! Ah bah voilà, bah VOILÀ, comme d'hab ! » Il y a fort à parier qu'avec une telle attitude, vous ajoutiez un nouveau problème à votre tragédie domestique : l'impuissance momentanée ou, vous concernant, définitive.
Vous l'aurez compris, votre partenaire vit déjà difficilement cette situation et il sera totalement inutile, voire fort cruel, d'en rajouter une couche. Au contraire, tentez de lui montrer le bon côté des choses (oui, il y en a !) : il vous désire, et cela vous flatte (n'est-ce pas ?). Complimentez-le sur ses préliminaires de compet' (son piètre niveau en terme de pénétration l'aura certainement amené à développer une expertise complémentaire), soyez positive et active. Car vous apprendrez que la position qui retarde le plus l'éjaculation est celle de l'homme sur le dos vous dessus (à condition qu'il calme ses ardeurs et n'effectue pas trop de mouvements de bassin).
Prenez les choses en main et imposez un rythme doux, faites des pauses (pas des pauses clopes mais des petits « stop-and-go » salvateurs) et parlez-lui d'amour (l'excitation est alors moins violente et le plaisir plus profond). Si toutefois aucune de ces solutions ne vous convenait, apprenez-lui à vous faire jouir avant l'acte, afin qu'il soit moins stressé au moment de la pénétration puisqu'il vous aura déjà donné du plaisir.
Et puis après tout, à choisir, peut-être vaut-il mieux faire progresser votre apprenti-étalon plutôt que de souffrir sous les coups de boutoir poussifs d'un peine-à-jouir (qui vous fera rater tout Top Chef. Oui, c'est possible). Qu'en pensez-vous ?
Pour en savoir plus sur les mystères de la sexualité masculine, lisez « La mécanique sexuelle des hommes – Petit traité du savoir-éjaculer en plus de trente secondes et moins de deux heures ! », du Dr Catherine Solano et du Pr Pascal de Sutter chez Pocket.