Société
Un député LREM utilise le sexisme pour faire parler de lui
Publié le 26 décembre 2018 à 11:35
Par Marguerite Nebelsztein
Le soir de Noël, le député de la République en marche Joachim Son-Forget s'est acharné sur la sénatrice de Paris Esther Benbassa, envoyant des dizaines de tweets à caractères sexistes.
Joachim Son-Forget Joachim Son-Forget© Youtube, Joachim Son-Forget
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La méthode à ne pas suivre quand vous êtes un petit député en mal de reconnaissance et qui plus est, ne vient pas souvent travailler à l'Assemblée Nationale, c'est de faire comme Joachim Son-Forget.


Pour se faire mousser sur les internets et gagner en notoriété, le député La République en marche des Français·es de l'étranger pour la Suisse et le Liechtenstein n'a rien trouvé de mieux que d'insulter une femme et de la harceler sur Twitter.


C'est tellement pathétique, qu'on avait hésité à vous en parler lundi par peur de lui donner trop d'importance. Parce que c'est ce qu'il cherche : se donner de l'importance.


Celui qui à 35 ans est docteur en médecine et détenteur d'un master en "psychologie sociale" mais aussi de sciences cognitives est aussi passé par le Parti socialiste avant d'atterrir à la République en marche.


Le samedi 22 décembre, la sénatrice EELV de Paris, Esther Benbassa, poste un message sur Twitter où elle se pose en désaccord avec Brigitte Macron qui avait qualifié les Gilets Jaune de "violents" et "vulgaires".

Le dimanche 23 décembre, Joachim Son-Forget reprend le tweet d'Esther Benbassa pour y apposer une attaque personnelle :

Mais là, le soir du 24 décembre il est allé beaucoup trop loin. Il a envoyé des dizaines de tweets à caractère sexiste à la sénatrice EELV de Paris.

Comme l'a noté Esther Benbassa elle-même, Joachim Son-Forget lui a envoyé plus de 50 tweets en 97 minutes lundi soir. Et il ne s'est pas arrêté là puisqu'il est en roue libre depuis, tweetant frénétiquement la photo de la sénatrice pour se justifier auprès des personnes qui critiquent ses propos sexistes.

Il a également répondu par de simples emoji, clown par exemple pour se moquer une nouvelle fois du maquillage de la sénatrice mais aussi par un emoji étron quand on le traite de "sous-merde". Aux personnes qui lui enjoignent de supprimer son message initial, il dit refuser.

En tout, il aura envoyé à ce jour, plus d'une centaine de tweets d'attaques ou de messages de justifications au sujet d'Esther Benbassa.

Esther Benbassa a reçu de très nombreux messages de soutien :

Le journal Libération a tenté de décrypter ce qui avait bien pu se passer pendant la soirée du 24 décembre pour ce député LREM. Lui a répondu tout simplement : "L'idée c'était de faire le buzz, en utilisant les principes de la psychologie cognitive".

Sauf que, tout comme il est malhabile de rire aux dépens des autres, il est inacceptable d'utiliser le sexisme pour tenter de se faire connaître.

On se demande maintenant ce qu'il va arriver au député après tant d'acharnement sexiste. Marlène Schiappa qui le suit sur Twitter va-t-elle réagir ? Elle qui le 24 décembre a tweeté ce message : "À Noël non plus, les remarques homophobes, les violences sexistes et sexuelles ne sont pas tolérables."

Marlène Schiappa avait également fait voter cet été dans le cadre de la loi sur les violences sexistes et sexuelles, une infraction pour "raid numérique" contre le cyber-harcèlement.

Ajout le 26 décembre à 12h10 :

Le Président du groupe La république en marche de l'Assemblée nationale Gilles Le Gendre a réagi sur Twitter dans un message publié en fin de matinée :

Il a indiqué : "Le Bureau du Groupe parlementaire @LaREM_AN se désolidarise de notre collègue @sonjoachim à la suite de ses propos inadmissibles contre la sénatrice @EstherBenbassa. Aucune controverse politique ne justifie de verser dans le sexisme et la vulgarité."

Mots clés
Société Politique france sexisme News essentielles harcèlement Cyber-harcèlement twitter
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