La pression se fait de plus en plus forte pour augmenter les budgets de lutte contre les violences faites aux femmes. Depuis l'arrivée de Marlène Schiappa au gouvernement comme Secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes, les critiques sur le budget de son secrétariat sont récurrentes.
Au mois de novembre, un rapport sur le budget global du gouvernement, sur ce qui devait pourtant être la grande cause du quinquennat, ridiculisait l'engagement de l'Etat : 80 millions contre 500 millions minimum pour réaliser le juste nécessaire. Partout, les associations font avec les moyens du bord.
Très investies sur ces questions, et à l'initiative d'un premier rassemblement contre les violences conjugales début octobre, les comédiennes Muriel Robin et Eva Darlan et la militante Karine Plassard rencontreront le Premier ministre Edouard Philippe jeudi 13 décembre à 11h.
Dans un indiscret paru dans le Journal du Dimanche le 9 décembre, Eva Darlan explique qu'elle demanderont 1 milliard d'euros pour ce combat. Mais surtout, elle veut se faire entendre.
Le 24 novembre, la manifestation #NousToutes contre les violences sexistes et sexuelles avait été invisibilisée dans les médias par la manifestation des gilets jaunes. Alors pour leur rendez-vous de jeudi, Eva Darlan n'y va pas par quatre chemins : "S'il faut mettre un gilet violet, qui est la couleur du féminisme, nous le mettrons", ironise-t-elle.
Un communiqué écrit par Muriel Robin, Karine Plassard et Eva Darlan lundi 10 décembre rappelle les chiffres des violences faites aux femmes. Elles citent le rapport de novembre sur les besoins pour faire face à ce fléau : "Il est apparu vital de disposer d'un budget entre 500 millions et 1 milliard par an."
Avant de souligner tout ce à quoi cet argent pourrait servir : "Création de centres d'hébergement dédiés, créations d'équipes médicales pluridisciplinaires comme La Maison des Femmes de Saint-Denis, accueil, écoute et accompagnement des victimes, augmentation pérenne du budget des associations, formations annuelles et obligatoires des métiers de loi : police, gendarmerie, magistrature et justice, augmentation des Téléphones Grave Danger, augmentation de l'écoute du 3919, accueil, écoute et accompagnement des conjoints violents, port de bracelets électroniques pour les conjoints violents, éducation à l'égalité dans les écoles "
Les trois militantes demandent : "Une grande concertation au travers de l'organisation d'États Généraux consacrés à la lutte contre les violences avec toutes les associations concernées et les victimes."
Enfin, elles demandent à l'État de prendre ses responsabilités sur le sujet : "Pour cette grande cause nationale, nous voulons un budget d'envergure nationale".