Emma Stone plus flamboyante que jamais.
L'actrice Oscarisée de Pauvres Créatures n'est plus à une audace près. Dans le film de Yorgos Lanthimos - avec lequel elle a de nouveau collaboré via le film à sketches Kinds of Kindness - elle multiplie scènes de nu et de sexe décomplexées servant le postulat truculent - et émancipateur - de ce conte férocement féministe - le Barbie de Greta Gerwig qui rencontrerait Mary Shelley, à la sauce trash. Et en pleine promo, elle affirmait sans détour la liberté qu'elle revendique à travers son corps. Quitte à défendre les coordinatrices d'intimité, ces chorégraphes qui s'assurent que le tournage des scènes de sexe se déroule comme il faut (consentement des acteurs, communication entre eux et l'équipe). "Dans le film, c'était nécessaire d'être nue. Le sexe n'est d'ailleurs qu'une pièce du puzzle : si elle s'adonne aux plaisirs de la chair, Bella [son alias à l'écran] a autant de curiosité pour la nourriture, la philosophie, les voyages, la danse", décryptait-elle.
Un témoignage à retrouver ici.
Et c'est cette même liberté qu'elle prône sur le tapis rouge des Golden Globes. Ce 5 janvier, la star de La La Land a défié haters et patriarcat en arborant une toute nouvelle coupe de cheveux plutôt... Renversante. A savoir ? la "pixie cut", ou coupe garçonne. Des cheveux courts qui n'ont l'air de rien mais disent beaucoup - en plus de lui aller à la perfection.
Bien sûr, si les fans adorent, d'autres maugréent : "Mais qu'est-ce qu'elle a fait", "NON à cette coupe de cheveux", "Mais pourquoi la coupe garçonne ?", peut-on ainsi lire parmi les lecteurs de Harpers Bazaar. Oui, ça sent l'argumentation à tiroirs.
Et ce n'est pas tout...
"What the fuck, qu'est-ce qu'elle a fait ?", s'attristent encore certains esprits un brin étroits. D'autres à l'inverse (beaucoup plus nombreux on vous rassure) ne cachent pas leur admiration : on compare même l'actrice à la Mia Farrow des sixties. Une icône. Révolutionnaire, "radicale", la presse se réjouit de cette coupe quant à elle.
"C'est un changement radical par rapport à la coupe de cheveux mi-longue qu'elle arborait l'année dernière lors de la même cérémonie de remise des prix. Emma n'a pas expliqué pourquoi elle s'est coupé les cheveux", décrypte à ce titre le média en ligne Buzzfeed, expert quand il s'agit les moindres détails de la sphère people. D'aucuns s'imaginent cependant que choix capillaire est lié au tournage de son tout prochain film, Bugonia.
En tout cas, cela nous rappelle bien des choses... Souvenez-vous.
Il y a deux ans de cela, une autre Emma au nom étrangement similaire - et de la même génération - arborait la pixie cut avec maestria... Emma Watson, naturellement. L'éternelle Hermione Granger avait changé de coiffure dans le cadre d'une campagne pour le parfum "Paradoxe" de Prada, érigeant cette coupe garçonne en "l'incarnation de la modernité féminine, une célébration de la multidimensionnalité féminine à travers le monde", comme l'énonçait fièrement le postulat de la marque fashion.
"On va tous s'accorder là-dessus : Emma Watson est beaucoup plus jolie avec les cheveux longs", déploraient cependant certains internautes à qui l'on avait pas forcément requis l'opinion. C'est dire si la pixie cut ne suscite pas l'adhésion : elle est un défi lancé aux stéréotypes de genre, aux injonctions à la féminité, et autres codes figeant apparences et proclamés signes de "beauté". Bien des stars féminines ont pu expérimenter cet accueil public modéré... Lorsqu'il est masculin.
Le thème des cheveux courts renvoie également à celui de la "boule à zéro", autre catalyseur à remarques relous lorsque l'on est une femme : on vous en parle longuement dans cet article.