
"Je suis obèse. C'est mon drapeau, je ne peux pas avancer sans, donc autant l'assumer !"
Cela, c'est ce qu'assurait la plus décomplexante des icônes du PAF auprès de Femme Actuelle, Marianne James, naturellement, jurée impitoyable, chanteuse lyrique et égérie body positive au rire sonore. La personnalité télévisuelle revendique un rapport sain à son corps dans un milieu médiatique pas avare en grossophobie - il suffit d'observer les concepts de certaines émissions encore bien archaïques.
Face à cela Marianne James privilégie l'humour, l'introspection, l'inspiration.

Role model pour bien des femmes victimes des injonctions à la maigreur - banalisant les troubles alimentaires, on vous en parle ici - Marianne James cependant ne cache pas non plus la relation loin d'être évidente qu'elle voue à ses "60 kilos de trop", tel quelle l'évoque elle-même... Le temps d'un échange sans chichis avec Maitena Biraben.
Elle témoigne : "Les gens te disent tout le temps quand tu es grosse : ’Mais enfin, tu as pris du poids !’. Tout le monde l’a vu, évidemment. Je pèse 130 plutôt 140 kg, déjà rien que de le dire... Et la question qui revient c’est : ’Pourquoi tu ne les perds pas ?’ Et la réponse c’est ’Parce que je n’y arrive pas’ !"
Et la star de poursuivre auprès de la journaliste Maitena Biraben, sans filtre, comme à son habitude : "Je n’arrive pas à perdre ce poids. Si les 30 derniers kilos en date pouvaient s’enlever, mais c’est compliqué... C’est 60 kg de trop par rapport à ma taille, à la norme".

"Durant deux ans je me battais tous les jours pour ne pas craquer sur ce pain au chocolat, ce jambon à l’os, cette baguette tiède avec du beurre salé..."
Marianne James a cependant compris rapidement que la privation, ça ne marchait pas vraiment avec elle.
Deux ans très compliqués donc en terme de rapport à soi, à son reflet dans le miroir, à sa beauté, à son propre corps, puis une introspection plus saine s'ensuivit, heureusement.

Il faut préciser qu'en France, près d'une femme obèse sur deux (47%) subit des discriminations, affirme France Télévisions, relayant l'espace d'un reportage une étude Odoxa datée de 2020 sur la grossophobie en France. Et cela peut commencer dès le plus jeune âge, en prenant la forme d'un harcèlement scolaire virulent.
Aujourd'hui, la star souligne le positif.
Comme elle le faisait il y a deux ans encore en trônant en couverture de Femme Actuelle : "J'ai 60 ans, je pèse 138 kilos et je suis en couverture ! Je suis tellement fière. Mettez bien mon poids, j'y tiens et je n'ai aucun problème à le dire. Vous n'imaginez pas le nombre de personnes grosses qui viennent me voir pour me dire : Merci de ce que vous faites pour nous !"
Dans cette même interview, elle en appelait à une inclusivité renforcée, dans le milieu professionnel notamment, alors que les discriminations grossophobes (non accessibilité, non adaptation des lieux publics, insultes, préjugés) perdurent envers et contre tout : "Je suis pour les quotas. Qu'il y ait des lois pour l'embauche des gros, tout simplement. Il faut des lois qui peuvent apparaître contraignantes mais qui ne le sont pas"