
"Il est ridicule", "C'est une gousse d'ail", "L'asile d'Arkham dans Batman a lâché ses créatures"
On vous relatait récemment la haine qu'avait engendré Bilal Hassani en défilant pour la Fashion Week de Paris. Le chanteur et influenceur détonnait par son look exubérant, comme à son habitude. "Gaucho wokiste", "Sa place est dans un asile", "C'est une baloche sur pattes", pouvait-on encore lire au sein de ce flot de bienveillance décomplexée.
Cela fait des années que l'idole des jeunes, icône queer revendiquée, énerve intensément... Les homophobes. Par ses looks audacieux, sa confiance en lui, ses indénombrables perruques et robes redoublant de style, que le principal concerné aborde comme les étendards de la culture drag. Et toute cette haine, l'artiste a souhaité l'évoquer, et la dénoncer, dans une longue interview intimiste...

Quitte à ressasser de douloureux souvenirs.
"Mon identité de genre, ma sexualité, le fait que je porte des perruques... je sais que tout ça a été sujet à débat", avait l'an dernier confié le chanteur au magazine Têtu.
A Konbini désormais, il aborde les mêmes sujets touchy.

Et n'hésite pas à dire les termes.
"En 2019, je prenais carrément des raids sur les réseaux sociaux", fustige-t-il. Les raids, ce sont des opérations de cyber harcèlement massif organisées et orchestrées envers une personne en particulier. On a pu constater ces dernières années des "raids" déployés envers des personnalités engagées, féministes notamment. On pense à l'exemple de Marion Séclin.
A cette époque, aux prémices de sa grande notoriété, Bilal Hassani passe des nuits sur les réseaux sociaux à lire des commentaires de plus en plus malveillants, toxiques et menaçants. Quitte à mettre à mal sa santé mentale. Mais le vidéaste analyse cette expérience aujourd'hui...

"Je savais pas que ça allait être si intense tout ce flot de réactions. Que la France entière allait commenter. Je n'étais pas prêt pour tout ça. Et puis derrière toute cette tornade, on m'a aussi beaucoup utilisé, pour faire passer des messages émanant de tel ou tel camp, on m'a instrumentalisé, comme un pantin", témoigne encore le chanteur.
Le seul combat que défend l'artiste, aujourd'hui, sont ses propres valeurs.

Comme son rapport à l'identité de genre fluide, ou gender fluid, par exemple. Qui passe beaucoup par sa remise en question des stéréotypes de genre, et la manière dont la mode peut venir interroger le féminin, et le masculin. Ce qui est indéniable à travers les performances de Bilal Hassani, sur le tapis rouge, et ailleurs.
De quoi citer son interview carrière, pour Têtu toujours : "À force de convaincre les autres que j'étais un homme et que j'avais le droit de m'habiller comme je voulais, j'ai réalisé que je défendais viscéralement quelque chose alors que je n'étais pas sûr d'y croire. Ça a été toute une remise en question qui m'a amené à réaliser que je ne ressens pas de gêne quand on me genre au masculin et encore moins quand c'est au féminin".
"L'idée du genre m'est personnellement plutôt obsolète"