
"J'avoue, j'étais une vraie sal*pe"
Jameela Jamil n'est pas connue pour son hypocrisie. La star de The Good Place et She Hulk privilégie le franc parler, la transparence, les punchlines frontales, quitte à se mettre à dos bien des internautes, ou à envoyer valser sa propre réputation : celle d'une militante très active en ligne, connue pour ses prises de position féministes contre le body shaming, la grossophobie...
Et globalement, toutes les manières de commenter et juger le physique des femmes, et leur sexualité supposée.

Mais justement, cet engagement n'est pas né spontanément. Auprès du podcast de l'illustre David Tennant, légende des séries british, Jamil l'a confessée : jadis, elle était une "troll", adepte des insultes envers les femmes, ou pas forcément porteuse, en tout cas, de bienveillance typiquement sororale. Elle admet : "J'étais vraiment une garce !".
Et détaille...
Jameela Jamil ne croit pas en la pureté militante.

Autrement dit, cette idée selon laquelle les personnes militantes, défendant des causes progressistes, n'ont jamais été perfectibles, ne témoignent jamais de contradictions ou de paradoxes allant à l'encontre de leur engagement personnel.
Et pour illustrer le mythe de la pureté militante, elle se met à nu. Et témoigne : "Moi aussi j'étais une troll en ligne. J'était sur Internet juste pour se moquer des gens et être méchante".
La star, très populaire sur ses réseaux sociaux où elle aborde quantité d'enjeux de société, défend aujourd'hui la cause des femmes. Mais aborde une époque où le sexisme en ligne était beaucoup plus "banalisé", notamment le slut shaming : le fait de porter des jugements sur la sexualité des femmes, ou plutôt leur sexualisé supposée. En commentant leur tenue, leur attitude, leurs propos.

Ce qu'évoque surtout Jamil, c'est sa santé mentale d'antan.
Et sa toxicité, complètement avouée : "Je ne connaissais rien au militantisme. Je ne savais rien, car j'étais simplement malade mentalement, seule et folle. Je comprends donc la mentalité de quelqu'un qui se sent si impuissant dans sa propre vie, qui a tellement de rage refoulée qu'il a besoin d'aller quelque part, et se dit que ça ne fera de mal à personne, ce ne sont que des mots"
"J'ai fait une dépression nerveuse, j'ai suivi une thérapie et je suis devenue plus heureuse, j'ai commencé à vivre une vie plus épanouie. Et puis, boum, l'envie d'être une connasse a disparu. Mais j'en étais une et je l'assume"
Une sincérité d'utilité publique. Qui permet de comprendre que la sororité elle aussi n'est pas automatique, spontanée, mais quelque chose qui s'élabore collectivement, et éclot d'une véritable prise de conscience. Au sein d'une société pas du tout favorable à la solidarité féminine.