She-Hulk : Avocate, c'est l'étonnant nom de la nouvelle mini-série estampillée Marvel, à découvrir dès à présent sur Disney +. Des séries qui n'hésitent pas à étonner leur monde (tel WandaVision) et c'est encore le cas ici, à en croire l'accueil critique positif. Mais ça raconte quoi au juste ? Et bien, les péripéties de She-Hulk (donc), Hulk au féminin (ou plutôt cousine de Bruce Banner, le Hulk originel), autrement dit Jennifer Walters de son vrai nom, peinant à concilier ses superpouvoirs et... Sa carrière d'avocate.
Comme un mix entre l'univers comic-book et la série culte Ally McBeal donc. C'est d'ailleurs comme cela que le définit BFM TV, ajoutant à l'équation un titre qui fait plutôt plaisir : La revanche d'une blonde, ce classique de la comédie féministe ayant permis à Reese Witherspoon de détourner moult stéréotypes de genre bien sexistes en incarnant une héroïne blonde vivant dans un monde très "Barbie-friendly", mais désirant devenir avocate. Une belle leçon de vie. She-Hulk en serait la lointaine héritière verdâtre.
"Je me suis inspirée d'Ally McBeal et de La Revanche d'une blonde. Ces récits apportent une certaine féminité inhabituelle aux histoires de procès. Il y aussi des moments intimes que nous n'avons pas l'habitude de voir les super-héros faire", déclare d'ailleurs la créatrice Kat Coiro au site de BFM.
Récit féminin, et féministe ?
Féministe, She Hulk ? Certaines voix le supposent volontiers, n'hésitent pas à noter l'implication de son actrice principale, Tatiana Maslany (Orphan Black), ou la malice de l'écriture. Le Figaro salue ainsi cette "géante verte drôlement féministe", terme qui n'est pas de trop si l'on en croit ces mots éloquents de Maslany, au Figaro toujours : "comme lui a inculqué la société, Jen a passé sa vie à refouler sa colère pour ne pas passer pour une hystérique. Lorsqu'elle se métamorphose, elle gagne en assurance et se fait mieux respecter".
Hulk comme métaphore du féminisme et de sa colère nécessaire ? Et pourquoi pas ? "Le problème de Jen n'est pas la maîtrise de soi, mais la manière dont les gens la perçoivent et plaquent leurs attentes sur elles", observe encore son interprète à ce sujet. Des mots pour le moins modernes pour une héroïne qui ne l'est pas tant que cela à l'origine : She Hulk a été créée en 1980, pile poil à l'époque la série délicieusement vintage où flamboyait Lou Ferigno. Nostalgie.
Une actualisation s'imposait. Réussie, selon Le Point Pop. Ce qui n'était pas gagné, rappelle le mag, puisque la première She Hulk avait engendré l'indignation des ligues féministes dans les années 80, "pointant du doigt le fait que She-Hulk n'était que le pendant féminin d'un surhomme, avec une morphologie plus sexy". A l'inverse, détaille le site, Jennifer Walters n'hésite pas à délivrer dans la série une "diatribe contre le sexisme ambiant" en raillant notamment... Son propre nom, féminisation un rien pensée à l'arrache. Malin.
"On remarque des efforts pour ne pas faire d'elle un personnage hypersexualisé dans la série : elle n'est pas en permanence en bikini, et ne tente pas de sauver le monde en talons aiguilles. Lorsqu'elle s'entraîne elle porte des survêtements, et lorsqu'elle travaille un tailleur d'avocate tout à fait classique", observe encore le HuffPost. Et si ce She-Hulk pas forcément très bien accueilli sur la Toile lors de la diffusion de ses premières images était une bonne surprise ? Rendez-vous sur Disney + pour avoir confirmation.