Il est la tête d'affiche d'une des séries événement de cette rentrée : Monsters, sur Netflix, portrait terrifiant de deux frères psychopathes et parmi eux, Erik Menendéz, le plus jeune, tous deux auteurs du meurtre de leurs parents en 1989. Frangins naturellement condamnés à la prison à vie.
Star de ce récit saisissant et controversé de "true crime" assuré par l'omniprésent Ryan Murphy, créateur de Dahmer, Glee, American Horror Story, Scream Queens (mais aussi de cette super série que nous décryptons ici)..., Cooper Koch est une révélation pour tous les amateurs de shows télévisés, mais aussi, pour la communauté LGBTQ.
Car oui, l'un des protagonistes de ce récit glaçant a fait depuis deux ans son coming out gay. Il a ouvertement parlé de son homosexualité au San Francisco Bay Times en 2022. Mais si le comédien a une approche libre et positive de son homosexualité, décrivant théâtre et fictions comme le moyen de s'assumer d'autant plus au regard de la société, évoluer dans un tel milieu ne fut pas évident, loin de là.
D'ailleurs, lors de ses premiers castings, on l'envoyait bouler. Pourquoi ? Car il a une voix... "Trop gay". Oui oui.
Le principal concerné témoigne (et c'est affligeant).
Lors d’une interview accordée à Edge Media en 2023, relate le média en ligne queer Them, Koch - qui est passé par la Pace School of Performing Arts de New York - a effectivement expliqué qu’un professeur de théâtre lui aurait dit un jour qu’il ne décrochait pas de nouveaux rôles à cause de "sa voix de gay".
Tout un poème.
Et cela, l'acteur en parle encore ouvertement, préférant rire plutôt qu'en pleurer, sur les plateaux de télévision US où il vient faire la promo de la série Netflix - qui fait beaucoup, beaucoup jaser, notamment pour sa représentation de l'homosexualité d'ailleurs. Koch, lui, va privilégier le franc parler, l'ironie et la répartie qui claque.
A propos de cette triste anecdote, il réplique ainsi : "J’ai la peau dure, j’ai subi des brimades quand j’étais enfant, j’ai été renvoyé d'une série... Mais si tu as ce genre d’opinion, ou si tu ne veux pas travailler avec moi parce que ma voix sonne d’une certaine manière ou parce que je marche ou parle ou bouge mes mains d’une certaine manière, alors je ne veux pas travailler avec toi non plus, bébé".
CQFD.
Le discours est inspirant, la réalité plus déprimante : aux Etats-Unis, où Monsters est abondement commentée, thérapies de conversion et "centres" pour homosexuels sont encore une réalité malgré les alertes des associations. D'ailleurs, Ryan Murphy lui-même a dédié un documentaire entier à ce sujet tabou - et nous vous en parlons ici.
Et en France d'ailleurs, les sous-entendus homophobes sont légion : notre billet d'humeur à ce propos en témoigne largement...